L’élection de la République Démocratique du Congo comme membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU représente bien plus qu’une victoire diplomatique. L’ASBL Congo Action pour la Diplomatie Agissante (CADA) y voit une « responsabilité historique » pour le pays, selon une déclaration officielle rendue publique ce week-end.
Éric Kamba, coordonnateur de cette organisation de la société civile, a souligné que cette position confère à la diplomatie congolaise un rôle pivot durant son mandat 2024-2025. « La RDC devra faire preuve de leadership, de cohérence et de capacité d’initiative », a-t-il insisté, rappelant que les attentes continentales reposent désormais sur Kinshasa.
Cette élection constitue un véritable test pour l’Afrique, selon CADA. Le pays devra prioritairement défendre les dossiers brûlants affectant directement sa souveraineté : le conflit endémique dans l’Est congolais, la prolifération des groupes armés, les ingérences régionales documentées, les violations répétées du droit international humanitaire et le pillage systématique des ressources naturelles. Autant de défis qui résonnent à l’échelle continentale.
« Le continent, souvent relégué au statut d’objet de décisions sécuritaires prises ailleurs, obtient ainsi une voix directe », a martelé Éric Kamba. Cette tribune offre à la RDC une plateforme inédite pour porter la réforme du Conseil de sécurité tant réclamée par les États africains. Un chantier complexe incluant la lutte contre l’impunité et la reconnaissance pleine de la souveraineté des peuples africains.
La responsabilité historique qui pèse sur la RDC s’articule autour d’un triple impératif : utiliser ce levier pour sécuriser ses frontières orientales, impulser une dynamique nouvelle dans la gouvernance sécuritaire mondiale, et incarner les aspirations d’une Afrique déterminée à ne plus être spectatrice des grandes décisions internationales. La position géostratégique congolaise et ses défis sécuritaires en font un porte-voix crédible pour ces revendications.
Mais cette opportunité diplomatique soulève des questions cruciales : la RDC saura-t-elle transformer ce siège symbolique en actions concrètes ? Disposera-t-elle des ressources nécessaires pour mener ce combat sur plusieurs fronts ? L’unité africaine autour de ce mandat sera déterminante, estime CADA, qui appelle à une solidarité continentale sans faille.
Si le chemin s’annonce semé d’embûches, cette élection marque indiscutablement un tournant. Elle offre à la diplomatie congolaise une tribune inégalée pour défendre non seulement ses intérêts vitaux, mais aussi ceux d’un continent en quête d’équité dans l’architecture sécuritaire mondiale. Le véritable travail commence maintenant, sous le regard d’une Afrique qui attend des actes forts.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
