L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a lancé une mission diplomatique cruciale à Kinshasa du 2 au 6 juin, répondant à l’appel des autorités congolaises. Cette initiative, validée lors du XIXe Sommet de la Francophonie à Villers-Cotterêts, s’inscrit dans le cadre d’un engagement renforcé pour la stabilité en République démocratique du Congo, particulièrement face au conflit persistant dans l’Est du pays.
Conduite par l’ambassadrice Muriel Berset Kohen, représentante personnelle de la présidente suisse, la délégation comprend des experts de la Côte d’Ivoire, du Maroc et du Togo. Cette composition multinationale souligne la volonté de la francophonie RDC d’apporter une réponse collective aux défis sécuritaires. La mission a mené des consultations approfondies avec le gouvernement congolais, la société civile et les partenaires internationaux, cherchant à identifier des pistes concrètes pour une coopération renforcée.
Le déploiement de cette mission OIF Kinshasa s’articule avec les efforts de médiation régionale RDC menés par la Communauté d’Afrique de l’Est, la SADC et l’Union africaine. Cette synergie est essentielle face à la complexité du conflit Est Congo, où les violences intercommunautaires et l’activité des groupes armés continuent de déstabiliser les provinces orientales. Comment cette initiative pourra-t-elle compléter les mécanismes existants ? Les observateurs soulignent que l’OIF apporte une dimension linguistique et culturelle unique aux processus de paix.
Après Kinshasa, la délégation poursuivra sa tournée à Nairobi, Kigali et Lomé du 7 au 11 juin. Ces étapes stratégiques permettront d’échanger avec d’autres acteurs centraux de la diplomatie Grands Lacs, dans un contexte où les tensions transfrontalières requièrent des solutions coordonnées. L’approche multilatérale de l’OIF pourrait favoriser un dialogue inclusif, essentiel pour désamorcer les contentieux régionaux.
Un rapport final, incluant des recommandations opérationnelles, sera remis à l’OIF pour guider ses futures interventions. Ce document s’appuiera sur les cadres juridiques historiques de la Francophonie, notamment les Déclarations de Bamako (2000) et de Saint-Boniface (2006), qui prônent la prévention des crises et la consolidation démocratique. La Résolution de 2024 sur les situations de crise fournit également un mandat clair pour cette action.
Cette mission survient à un moment charnière où la communauté internationale cherche des alternatives durables à la crise congolaise. L’implication de l’OIF pourrait-elle ouvrir de nouvelles voies de dialogue ? Les résultats attendus de ce déploiement influenceront non seulement le soutien francophone à la RDC, mais aussi l’architecture globale de la sécurité dans la région. L’efficacité de cette médiation dépendra de sa capacité à traduire les constats sur le terrain en actions concrètes, alignées sur les réalités politiques complexes des Grands Lacs.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd