Un chiffre alarmant vient de tomber dans la province de la Tshopo : près d’un enfant sur deux âgé de moins de cinq ans souffre de malnutrition. Ce constat accablant, révélé par les autorités sanitaires, a poussé à l’élaboration d’un plan stratégique multisectoriel de lutte contre la malnutrition, présenté officiellement au gouverneur intérimaire Senold Tandia ce vendredi 6 juin. Comment une telle situation a-t-elle pu s’installer dans cette région de la RDC ?
Le Dr Norbert Mosunga, chef de la division provinciale du plan, tire la sonnette d’alarme : « Les enquêtes menées en 2024 confirment que 43% des enfants de 0 à 59 mois sont touchés par ce fléau silencieux ». Derrière cette crise alimentaire en RDC, trois facteurs principaux se conjuguent : la méconnaissance des aliments nutritifs, les pratiques alimentaires ancestrales liées aux coutumes tribales, et la pauvreté endémique qui limite l’accès aux ressources basiques. Une triple menace qui transforme la malnutrition en véritable bombe à retardement sanitaire.
Face à cette urgence, un plan quinquennal ambitieux (2025-2030) a été conçu, nécessitant un financement santé infantile de 184 millions de dollars américains. Ce plan multisectoriel contre la malnutrition repose sur un pilier central : l’éducation communautaire. « Notre première action consistera à former les populations à l’utilisation d’aliments riches en micronutriments », explique le Dr Mosunga. Imaginez des mères apprenant à combiner des produits locaux pour créer des repas équilibrés – une stratégie simple mais vitale pour briser le cycle de la faim.
La feuille de route, désormais entre les mains du gouvernement provincial, doit être soumise à l’assemblée provinciale pour validation finale avant son déploiement. Mais le succès de ce plan lutte malnutrition RDC repose sur un défi majeur : mobiliser les fonds colossaux requis. Les bailleurs internationaux et le budget provincial sont mis à contribution pour sauver une génération entière. Car chaque jour sans action concrète aggrave les retards de croissance et les déficits cognitifs irréversibles chez ces enfants.
Cette stratégie multisectorielle malnutrition représente un tournant décisif. Si elle est correctement financée et appliquée, elle pourrait servir de modèle pour d’autres provinces congolaises confrontées à des défis similaires. La question qui brûle toutes les lèvres : les décideurs saisiront-ils l’urgence absolue de cette situation ? L’avenir de milliers d’enfants de la Tshopo dépend désormais de la rapidité de cette mobilisation collective contre l’insécurité alimentaire.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
