Les pluies torrentielles qui s’abattent sur Bandundu depuis avril transforment les établissements scolaires en paysages de désolation. Huit écoles publiques et privées gisent aujourd’hui en lambeaux, sacrifiées sur l’autel d’une saison des pluies impitoyable. Murs effondrés, toitures envolées comme feuilles mortes, biens pédagogiques exposés aux intempéries : les instituts Nkufi Kilanga et CBCO Malebo 1 et 2 symbolisent cette tragédie éducative qui frappe le Kwilu en plein cœur.
Comment poursuivre les cours à la veille des examens de fin d’année ? La question taraude enseignants et élèves devant des salles de classe transformées en champs de ruines. « Des toitures emportées, des murs écroulés, des écoles complètement détruites », déplore Hervé Mungeta, Directeur de la province éducationnelle Kwilu 1, la voix nouée d’urgence. Son propre bureau provincial n’a pas été épargné, frappé par la foudre qui a littéralement pulvérisé sa toiture. Un symbole criant de la vulnérabilité généralisée.
Le désastre dépasse largement le cadre scolaire. Entre avril et juin, Bandundu vit au rythme des dégâts cumulés : habitations submergées, commerces paralysés, et même le commissariat provincial de police partiellement décapité. Les inondations à Bandundu dessinent une carte de la détresse où aucune institution n’est épargnée. Chaque nouvelle averse creuse un peu plus le lit de la catastrophe, exposant crûment l’impérieuse nécessité d’un plan de contingence.
Face à cette urgence, Hervé Mungeta porte un plaidoyer choc pour la reconstruction écoles Bandundu. « J’envisage des solutions à long terme », insiste-t-il, rejetant les rustines éphémères. Son cri du cœur : prioriser des matériaux durables capables de résister aux assauts climatiques récurrents. Un appel qui résonne comme un verdict sans appel contre le provisoire qui dure. Les dégâts pluies Kwilu ne sont plus une fatalité saisonnière, mais le symptôme d’un mal infrastructurel chronique.
La situation interroge cruellement notre préparation aux dérèglements climatiques. Quand les établissements scolaires s’effondrent comme châteaux de cartes, c’est tout l’avenir éducatif de la région qui vacille. Les écoles détruites RDC de Bandundu ne sont pas que des bâtiments éventrés : ce sont des sanctuaires du savoir réduits au silence, des générations d’élèves condamnés à l’incertitude. La reconstruction doit dépasser le simple rebâtissement pour embrasser une vision résiliente, où chaque brique posée devient un rempart contre les colères du ciel.
L’heure n’est plus aux constats désolés mais à l’action structurée. Alors que la province éducationnelle Kwilu 1 lance son cri d’alarme, la balle est désormais dans le camp des décideurs. Feront-ils le choix du durable ou perpétueront-ils le cycle infernal des reconstructions précaires ? L’avenir immédiat de milliers d’élèves bandunduais se joue dans cette réponse. Car derrière chaque mur écroulé, ce sont des rêves d’enfants qui attendent, cahiers mouillés à la main, le retour des bancs d’école.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: Actualite.cd
