Une vague de violences criminelles a submergé Kisangani dans la nuit du vendredi 6 juin. Les quartiers Lindi, dans la commune de Mangobo, et Magopi, relevant de Makiso, ont été le théâtre d’attaques coordonnées. Près de dix habitations ont été méthodiquement visitées par des individus lourdement armés. L’opération s’est déroulée dans un silence complice, sans intervention des forces de l’ordre.
Sur l’avenue Kimbi au quartier Lindi, cinq résidences ont été ciblées dès 2 heures du matin. Des témoins, encore sous le choc, décrivent des scènes de terreur. Des coups de feu ont retenti dans l’obscurité, signalant le passage des assaillants. Pourtant, aucune patrouille n’a été déployée en réponse à ces déflagrations. L’absence policière à Kisangani dans ces moments critiques interroge sur la protection des citoyens.
Le bloc Magopi n’a pas été épargné. Quatre domiciles supplémentaires y ont été forcés par ces bandits non identifiés. Le butin emporté révèle l’ampleur des préjudices : sommes d’argent liquide, téléphones portables, panneaux solaires et postes téléviseurs figuraient parmi les effets dérobés. Des biens ménagers essentiels ont également disparu, laissant des familles entières démunies.
L’arrivée tardive des forces de sécurité à Magopi a alimenté la colère populaire. Des jeunes habitants pointent l’état délabré de la voie d’accès comme cause principale du retard. Toute la journée, des manifestations spontanées ont réclamé deux mesures urgentes : la réhabilitation immédiate des routes et l’installation d’un poste de police permanent. Ce banditisme à Magopi exige des réponses structurelles.
Les répercussions dépassent le cadre matériel. Plusieurs institutions situées dans ce secteur ont suspendu leurs activités par mesure de sécurité. Écoles et églises sont restées portes closes. L’Institut Supérieur des Techniques Médicales (ISTM) a reporté ses examens, perturbant ainsi le calendrier académique. Ces attaques de maisons dans la Tshopo paralysent désormais la vie sociale et éducative.
Kisangani, pourtant siège de la troisième zone de défense nationale, subit une recrudescence alarmante de crimes similaires. Vols à main armée, viols domiciliaires et justice populaire défraient régulièrement la chronique locale. Si la police procède occasionnellement à des arrestations dans des foyers de banditisme, ces actions semblent insuffisantes face à l’ampleur du phénomène.
L’insécurité dans le quartier Lindi et les alentours persiste comme un cancer urbain. Les habitants s’interrogent : jusqu’à quand devront-ils vivre en état d’alerte permanent ? La récurrence de ces incidents met en lumière des failles sécuritaires béantes. Une stratégie globale intégrant présence policière renforcée, infrastructures routières fonctionnelles et réponse rapide aux alertes devient impérative. La crédibilité des institutions en dépend.
Gaston Mukendi, CongoQuotidien.com
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd