Qui aurait cru qu’un choc aussi attendu entre l’Équateur et le Brésil se solderait par un silence des filets ? Ce 0-0 tactique, enregistré le 5 juin au Stade Monumental Banco Pichincha de Guayaquil, ressemble à une bombe à retardement dans les éliminatoires de la Coupe du monde 2026. Un match nul qui laisse un goût d’inachevé pour deux sélections assoiffées de qualification.
Dans l’antre équatorien, l’atmosphère électrique contrastait avec la prudence affichée sur la pelouse. Dès le coup d’envoi, les tacticiens ont pris le pas sur les artistes. Le Brésil d’Ancelotti, pourtant auréolé du prestige madrilène, a buté sur un mur jaune et bleu aussi solide qu’inébranlable. Le nouveau maestro de la Seleçao rêvait d’un départ en fanfare, mais l’Équateur, troisième au classement, lui a servi une leçon de réalisme sud-américain.
Le duel fut un véritable bras de fer tactique. Les Equatoriens, organisés comme une armée en ordre de bataille, ont verrouillé les espaces avec une discipline de fer. Face à eux, les Brésiliens ont déployé leur talent – Richarlison et Martinelli lancés dans la mêlée comme des éclaireurs – mais sans jamais trouver la faille. Chaque percée se heurtait à une dernière intervention décisive, chaque centre était balayé par une tête dominatrice. Un jeu d’échecs où les pions avançaient sans jamais menacer le roi.
Cette rencontre cruciale des éliminatoires Coupe du monde 2026 révèle une vérité implacable : dans le football sud-américain, plus rien ne s’offre sur un plateau. Derrière l’Argentine, souveraine, la bataille pour les places qualificatives ressemble à une guerre des tranchées. Ce match nul maintient l’Équateur sur le podium (3e) mais laisse le Brésil à une inquiétante 5e place. Un résultat qui pourrait coûter cher lorsque le compteur final s’arrêtera.
L’entrée en scène de Carlo Ancelotti à la tête du Brésil suscitait l’euphorie. Pourtant, face à la rigueur équatorienne, le stratège italien n’a pas trouvé la clé. Ses changements offensifs n’ont pas suffi à débloquer cette partie étouffée au milieu. Faut-il y voir les prémices d’une crise ? Ou simplement la nécessaire adaptation d’un technicien européen aux réalités du continent sud-américain ? La réponse viendra dans les prochains rounds de ces éliminatoires Coupe du monde 2026, où chaque point volé sera de l’or en barre.
Pour l’Équateur, ce match nul est une demi-victoire. En tenant en échec le géant brésilien, la sélection a prouvé sa maturité tactique. Une performance défensive qui confirme son statut d’outsider sérieux pour le Mondial 2026. Mais gare à la satisfaction prématurée : dans cette course marathon, les points perdus à domicile pourraient devenir un boulet en fin de parcours.
La zone sud-américaine des qualifications offre désormais un suspense haletant. Avec ce 0-0, le Brésil voit la pression monter d’un cran. La marge d’erreur s’amenuise pour les Canaris, tandis que l’Équateur doit capitaliser sur ses prochaines sorties. Un constat s’impose : dans cette jungle des éliminatoires, nul n’est à l’abri d’une contre-performance. Les supporters brésiliens retiendront leur souffle jusqu’au prochain match, espérant voir éclore l’étincelle Ancelotti.
Que retenir de ce choc ? D’abord, l’incroyable densité tactique du football sud-américain, où chaque duel devient un combat de titans. Ensuite, la confirmation que le chemin vers la Coupe du Monde 2026 sera semé d’embûches, même pour les favorites. Enfin, cette vérité implacable : dans ces éliminatoires brûlants, un match nul peut valoir son pesant d’or… ou devenir un poison lent. La route vers le Canada, les États-Unis et le Mexique vient de prendre un virage plus serré que jamais.
Article Ecrit par Miché Mikito
