L’hémicycle de l’Assemblée nationale s’apprête à vivre un moment de vérité politique ce mercredi 11 juin. Miguel Kashal, directeur général de l’Autorité de régulation de la sous-traitance dans le secteur privé (ARSP), devra répondre devant les parlementaires d’accusations gravissimes de détournement de fonds publics. Une convocation qui fait suite à la question orale cinglante déposée par le député Munyomo Basilwongo Patrick Donatien, dans un contexte où l’institution est déjà sous le feu des critiques.
L’ARSP, conçue pour garantir l’équité dans les chaînes d’approvisionnement privées, navigue en eaux troubles depuis plusieurs mois. Sous la direction de Kashal, elle serait devenue le théâtre de pratiques opaques : favoritisme dans l’attribution des contrats, conflits d’intérêts flagrants, et application discriminatoire de la loi sur la sous-traitance. Pis encore, des sources parlementaires évoquent un détournement systémique de plusieurs millions de dollars – une hémorragie financière qui sape les fondements de la lutte contre la corruption en RDC.
« C’est le moment où le Parlement doit incarner son rôle de contre-pouvoir », souligne un élu sous couvert d’anonymat, résumant l’enjeu de cette audition Miguel Kashal ARSP. L’institution cristallise en effet les frustrations des entrepreneurs locaux, étranglés par une bureaucratie perçue comme hostile aux PME congolaises. Comment une structure censée protéger les intérêts nationaux a-t-elle pu devenir un instrument de marginalisation ? La question plane sur le débat à venir.
L’interpellation orchestrée par le député Munyomo ne relève pas du simple formalisme. Elle survient alors que des audits internes auraient mis au jour des irrégularités dans la gestion des redevances – un scandale ARSP parlement qui pourrait éclabousser jusqu’aux plus hautes sphères. Certains observateurs y voient un test décisif pour la crédibilité du législatif congolais : les députés sauront-ils transcender les clivages partisans pour faire la lumière sur ces détournements de fonds publics RDC ?
L’audience s’annonce sous haute tension, tant les accusations pèsent lourd sur l’avenir de cette autorité régulatrice. Pour Miguel Kashal, contraint de justifier sa gestion, il s’agit ni plus ni moins d’une bataille pour sa survie politique. Quant aux parlementaires, ils ont l’occasion historique de réaffirmer leur autorité face à une technostructure accusée de dérives mafieuses. Dans un pays où la corruption sous-traitance Congo ronge la confiance des investisseurs, cette séance plénière pourrait marquer un tournant – ou confirmer l’impunité des puissants.
Au-delà du sort personnel de son directeur général, c’est la légitimité même de l’ARSP qui se jouera ce 11 juin. L’institution parviendra-t-elle à se réinventer après ces turbulences, ou deviendra-t-elle le symbole des échecs de la gouvernance congolaise ? La réponse dépendra de la fermeté avec laquelle les députés mèneront cette question orale député Munyomo. Une chose est certaine : le compte-rendu de cette audition fera date dans les annales du combat contre la prédation économique en RDC.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net