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Tanganyika : 60 000 enfants vulnérables retrouvent l’espoir grâce à l’UNICEF et Caritas

Dans un centre d’accueil discret de Kalemie, Jacques*, 15 ans, serre contre lui un cahier tout neuf. « Ce crayon, c’est ma première arme contre mon passé », murmure-t-il. Comme lui, ils sont des milliers à entrevoir une lueur d’espoir : le projet UNICEF RDC et Caritas Développement vient officiellement de lancer un vaste programme de protection et de réintégration communautaire pour 60 000 enfants vulnérables du Tanganyika.

Ces enfants, marqués par les conflits armés et les violences intercommunautaires, retrouveront-ils enfin leur place ? C’est le défi colossal que relèvent les partenaires sur 19 mois, jusqu’en décembre 2026. Trois zones de santé sont concernées : Kalemie, Nyemba et Nyunzu. Parmi les bénéficiaires, 200 jeunes arrachés aux groupes armés et 3 000 adolescentes survivantes de violences sexuelles ou de grossesses précoces. « L’exclusion est leur deuxième peine », souligne Bernard Kalonda, chef de projet à Caritas Kalemie. « Briser les préjugés est aussi vital que les soins physiques ».

Concrètement, comment fonctionne cette réintégration d’enfants vulnérables au Congo ? Le dispositif repose sur trois piliers : la réinsertion scolaire accélérée pour les ex-combattants, l’accompagnement psychosocial et la création d’espaces sécurisés. Des écoles partenaires accueilleront ces élèves au parcours chaotique, tandis que des cellules d’écoute offriront un soutien psychologique. Pour les adolescentes, des programmes spécifiques combattront la stigmatisation qui les frappe doublement.

Cette initiative, soutenue financièrement par le Fonds de consolidation de la paix de l’ONU, va plus loin qu’une simple aide d’urgence. Elle s’attaque aux racines du rejet social. « Certains villages refusent le retour d’un enfant associé aux milices, même contraint », explique une travailleuse sociale. Les équipes mobiles de Caritas travailleront ainsi avec les chefs traditionnels et les familles pour préparer les retrouvailles. Des activités communautaires mélangeront également jeunes bénéficiaires et enfants locaux – une stratégie cruciale pour dissoudre les méfiances.

La réinsertion scolaire des enfants sortis des groupes armés constitue l’axe le plus innovant. « Sans école, le risque de reprise des armes est réel », alerte Kalonda. Des classes passerelles permettront de rattraper des années perdues, tandis qu’une formation professionnelle sera proposée aux plus âgés. Un défi immense dans une province où 72% des écoles ont été détruites ou endommagées par les conflits selon l’UNICEF.

Ce projet de réintégration enfants Tanganyika pose une question fondamentale : peut-on réparer l’irréparable ? Les cicatrices des violences sexuelles ou des traumatismes de guerre ne s’effacent pas par décret. Mais pour des milliers de Jacques, c’est désormais le chemin des cahiers plutôt que celui des kalachnikovs. La vraie victoire se mesurera dans vingt ans, lorsqu’une génération sacrifiée aura pu devenir artisans de paix.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net

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Chloé Kasong
Chloé Kasong
Issue de Kinshasa, Chloé Kasong est une analyste rigoureuse des enjeux politiques et sociaux de la RDC. Spécialisée dans la couverture des élections, elle décortique pour vous l’actualité politique avec impartialité, tout en explorant les mouvements sociaux qui façonnent la société congolaise. Sa précision et son engagement font d'elle une voix incontournable sur les grandes questions sociétales.
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