Dans une conjoncture où Kinshasa étouffe sous les braquages en plein jour et où l’Est du pays brûle, la politique congolaise connaît un réalignement surprenant. Adolphe Muzito, président du parti Nouvel Élan, tend la main à Martin Fayulu après son appel à l’unité nationale, créant ainsi un front commun face aux périls qui assiègent la République Démocratique du Congo.
Comment expliquer ce soudain rapprochement entre figures d’opposition traditionnelle ? Muzito, dans une déclaration relayée par Le Potentiel, qualifie la démarche de Fayulu de “pas essentiel pour la préservation du pays”. Le parti Nouvel Élan voit dans ce repositionnement un ralliement au “camp des nationalistes”, selon 7sur7.cd. Un calcul politique audacieux, alors que le gouvernement de Félix Tshisekedi peine à endiguer la crise sécuritaire multidimensionnelle.
Dans la capitale, la situation atteint un seuil critique. Des hommes armés opèrent en toute impunité près des commissariats et camps militaires, ciblant commerces et opérateurs financiers. Info 27 met en garde : cette spirale infernale pourrait franchir un “seuil irréversible” si des mesures radicales ne sont pas adoptées. La démonstration de force des bandes armées à quelques mètres des symboles de l’autorité de l’État n’est-elle pas le symptôme d’une déliquescence plus profonde ?
Face à cette double menace – insécurité urbaine et conflits à l’Est – Muzito presse le président Tshisekedi d'”ouvrir ses portes” aux forces vives de la nation. L’Agence Congolaise de Presse rapporte cette invitation à constituer une coalition élargie pour “mettre hors d’état de nuire ceux qui jouent aux pyromanes”. Une métaphore incendiaire qui souligne l’urgence d’une réponse unitaire contre ce que le parti qualifie de “tentatives persistantes de fragmentation”.
La déclaration de Fayulu, analysée par Actualite.cd, prend ici tout son sens : réclamant une rencontre “sans compromission” avec Tshisekedi, l’opposant historique évoquait une “crise existentielle”. Le parti Nouvel Élan y voit un tournant stratégique contre la “menace d’occupation” territoriale. Mais cette alliance de circonstance résistera-t-elle aux réalités du terrain ?
Alors que Kinshasa tremble et que l’Est saigne, la classe politique semble enfin mesurer l’acuité des périls. L’appel de Muzito sonne comme un ultimatum patriotique : l’unité nationale n’est plus une option mais une condition de survie face à la balkanisation rampante et à l’effritement de l’autorité étatique. Reste à savoir si cette prise de conscience se traduira par des actes concrets ou si elle ne sera qu’un épisode de plus dans le théâtre politique congolais.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
