Une rencontre décisive s’est tenue ce mercredi 4 juin à Kinshasa, orchestrée par la Coalition pour les Réformes Électorales (CREC) avec l’appui technique de Democracy Reporting International (DRI). Cette consultation s’inscrit dans une dynamique inclusive ciblant successivement la CENI, les parlementaires et les formations politiques, avant de se focaliser sur la jeunesse congolaise, acteur clé des mutations démocratiques.
La CREC a placé au cœur de son dispositif cette frange dynamique de la population, rappelant avec force que « la jeunesse mobilise, elle vote, elle surveille et elle revendique ». L’ambition affichée : sensibiliser aux blocages entravant le processus électoral actuel tout en impliquant activement les jeunes dans la dissémination des propositions citoyennes. Une démarche cruciale dans un pays où les moins de 25 ans représentent près de 60% de la population.
Le Vade-mecum électoral, document phare contenant dix recommandations stratégiques, a structuré les échanges. Synthèse de trente propositions émanant des dix plateformes membres de la CREC, ce référentiel ambitionne de réformer le cadre juridique et institutionnel des scrutins en République Démocratique du Congo. Comment concilier impératifs locaux et standards internationaux ? Le Professeur Raphaël Ouattara, coordonnateur du PACONEC, a éclairé cette problématique : « Nous avons confronté les recommandations de la société civile avec le rapport d’autoévaluation de la CENI, identifiant convergences et divergences. Notre mission aujourd’hui : que les jeunes s’approprient ces propositions pour en devenir les relais auprès des populations ».
Le succès du plaidoyer pour les réformes électorales en RDC repose, selon l’expert, sur un rapport de force pacifique : « Sans un rapport de force favorable, les meilleures idées avortent. La jeunesse doit construire ce levier démocratiquement ». Il a salué la qualité exceptionnelle des recommandations, nourries par les contributions du Centre Carter, de la mission technique européenne et d’experts locaux : « Après avoir couvert plusieurs cycles électoraux africains, je constate que ces propositions atteignent une maturité rare ».
L’impact sur les participants fut palpable. Nadège Kiala, 23 ans, membre d’un collectif pour la démocratie participative, confie : « Première implication directe pour nous. Je maîtrise désormais les enjeux et me sens outillée pour mobiliser mon entourage ». Jonathan Nseka, 27 ans, abonde : « Ce Vade-mecum offre une base solide. À nous jeunes d’ancrer ces réformes dans la réalité des quartiers. Si nous ne portons pas ce combat, qui le fera ? ». Ces témoignages illustrent la détermination d’une jeunesse politique congolaise avide de participation constructive.
Soutenue par des organisations telles que la CEJP/CENCO, l’AETA, EBUTELI, SYMOCEL et Rien Sans les Femmes, avec l’appui financier de l’Union européenne, la CREC poursuivra ses consultations inclusives. L’objectif ultime : faire résonner ces propositions auprès des décideurs pour instaurer des élections crédibles, gage de stabilité nationale. Cette mobilisation intergénérationnelle pourrait bien constituer le ferment d’une nouvelle ère démocratique congolaise.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd
