La nuit de dimanche à lundi a viré au cauchemar au village Pont Kwango. Imaginez la scène : un camion-remorque, cabine fracassée comme une coquille d’œuf, gît sur le flanc. Une maison voisine éventrée. Sur la chaussée, des monticules de maïs et de manioc piétinés par les passants. Cette vision apocalyptique, conséquence d’un accident routier meurtrier, a glacé le sang du vice-gouverneur Rémy Saky sur place. « C’était déplorable de voir ces produits agricoles déversés… toute la peine des gens qui les ont conditionnés », a-t-il confié, la voix nouée.
Le bilan est lourd : quatre vies emportées, treize blessés dont certains en soins intensifs. Les opérateurs économiques, eux, comptent leurs pertes. Ce camion venant de Kikwit à destination de Kinshasa transportait une cargaison précieuse pour la province du Kwango. Aujourd’hui, des tonnes de denrées jonchent le sol, transformées en tapis improvisé sous les pas des riverains. Comment en est-on arrivé là ? Toutes les sources pointent une cause implacable : le système de freinage défaillant du poids lourd, incapable de négocier la descente périlleuse du Pont Kwango.
« À voir la cabine pliée et renversée, on mesure la violence du choc », soupire un habitant, refusant de donner son nom. Les dégâts matériels s’étendent bien au-delà du véhicule : la maison partiellement détruite symbolise ces vies basculées en une seconde. Les images du camion renversé Pont Kwango circulent déjà sur les réseaux sociaux, rappel cruel des risques permanents sur nos axes routiers.
Face à l’urgence, l’exécutif provincial a réagi promptement. Le vice-gouverneur a débloqué des fonds pour les inhumations sur place et le rapatriement des corps vers les familles. La prise en charge médicale des blessés est également assurée. Mais cette solidarité post-accident peut-elle effacer le traumatisme ? Les victimes de cet accident routier, pour certaines dans un état critique, portent les stigmates d’une tragédie évitable.
Cet accident Kwango RDC soulève des questions brûlantes sur la maintenance des véhicules de transport. Combien de camions aux freins douteux sillonnent encore nos routes ? La chute vertigineuse de ce poids lourd révèle une chaîne de négligences. Ces produits agricoles déversés, symbole du labeur anéanti, ressemblent à un cri d’alarme. La province promet des investigations, mais les familles endeuillées, elles, attendent plus que des promesses. Elles réclament des routes sûres, des contrôles rigoureux – un droit élémentaire bafoué dans ce drame absurde.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd
