L’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA) a exprimé une vive inquiétude ce lundi concernant la détention prolongée de Jérémie Wakahasha Bahati. Le directeur de la Radio Télévision Chrétienne Porte Étroite (RTCPE) subit cette incarcération arbitraire depuis le 25 mai 2025. Une situation alarmante qui soulève des questions cruciales sur la liberté presse Nord-Kivu.
L’arrestation a été perpétrée par des éléments du M23-AFC dans un secteur nommé Amour, à l’ouest de Goma. Le journaliste a immédiatement été transféré vers un cachot situé au sein de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu. Cette M23 arrestation médias s’inscrit dans un contexte d’occupation rebelle de la ville depuis janvier dernier.
Les accusations portées contre Jérémie Wakahasha concernent la diffusion sur les réseaux sociaux d’informations relatives à l’assassinat d’un chauffeur de bus au quartier Kyeshero. Le mouvement rebelle attribue cette publication au directeur de RTCPE. Cependant, le journaliste dément fermement ces allégations. Il affirme n’avoir effectué qu’un simple partage de contenu initialement posté par un confrère.
Un élément troublant a émergé via les réseaux sociaux : une vidéo pré-enregistrée montrant le journaliste. On y voit Jérémie Wakahasha rassurer ses proches sur son état de santé tout en confirmant sa détention pour « enquête ». Cette séquence souligne le caractère forcé de sa communication.
Ce cas rappelle amèrement l’interpellation en février 2025 de Tuver Wundi, directeur provincial de la RTNC. Le journaliste avait alors été détenu plusieurs jours par le même groupe armé avant sa libération le 7 mars. Un précédent inquiétant dans cette région en proie à l’insécurité.
L’OLPA RDC a condamné avec fermeté cette privation de liberté, qualifiée d’abus de pouvoir en zone de non-droit. L’organisation indépendante dénonce une atteinte flagrante aux droits fondamentaux des professionnels des médias. Un appel pressant a été lancé aux dirigeants du M23-AFC pour la libération immédiate du journaliste et le respect de la liberté d’expression.
La détention journaliste Goma constitue un test révélateur pour l’état de droit dans l’Est congolais. Combien de reporters devront encore subir ce sort avant que la communauté internationale ne réagisse ? L’OLPA maintient une surveillance accrue sur ce dossier emblématique des pressions subies par les médias locaux.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd