Le fleuve Congo, artère vitale de l’Afrique centrale, se prépare à vibrer au rythme de sa propre célébration. La cinquième édition du Festival Kongo River déploie ses ailes entre juillet et science, tissant une toile où l’écologie rencontre la mémoire collective. Sous le thème « Eau et forêt : deux piliers de vie, un même combat », cette initiative portée par l’ONG Kongo River transforme le cours d’eau en amphithéâtre vivant.
Comment un fleuve peut-il devenir le symbole d’une renaissance culturelle et environnementale ? La réponse germera du 16 au 20 juillet dans la réserve de Bombo-Lumene, où chercheurs, populations riveraines et acteurs du développement durable camperont sous les étoiles. Ce laboratoire à ciel ouvert promet des dialogues croisés sur la préservation du bassin versant, véritable poumon vert du continent. Les ombres des arbres séculaires y écouteront les diagnostics scientifiques tandis que la terre rouge portera les empreintes de solutions ancestrales.
Puis, les 26 et 27 juillet, la scène bascule à Maluku. Sur le site « Chez les Conseillers », là où les eaux brun-ocre du fleuve caressent la berge, les tambours parleront la langue des ancêtres. Des artistes traditionnels aux créateurs contemporains, tous offriront une immersion sensorielle où chaque note musicale épousera le clapotis des vagues. Ne s’agit-il pas là d’une résistance poétique face à la fragilité des écosystèmes ?
Déborah Lomboto, assistante exécutive de l’ONG Kongo River, souligne cette symbiose : « Notre format bimodal crée une alchimie unique. La science éclaire, la culture rassemble ». L’engagement institutionnel marque un tournant, avec la Primature congolaise apportant son soutien officiel. Alyson King, ambassadrice britannique, y voit « une célébration essentielle de l’identité congolaise », son pays s’inscrivant parmi les partenaires clés de cet événement culturel à Kinshasa.
Depuis sa création en 2021, ce festival a métamorphosé notre rapport au géant fluvial. Le fleuve n’est plus seulement un corridor commercial ; il devient archive liquide, sanctuaire écologique et scène de transmission. Les communautés de Bombo-Lumene à Maluku en sont les gardiennes vibrantes, leurs savoirs traditionnels dialoguant avec les données satellitaires. La préservation du fleuve Congo apparaît désormais comme un acte culturel autant qu’écologique.
Quand la dernière note se sera éteinte sur les rives de Maluku, restera cette certitude : le Festival Kongo River 2025 aura transformé l’eau en miroir. Un miroir où la République Démocratique du Congo contemple à la fois ses racines et son avenir, portée par le flux incessant de son artère vitale.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Eventsrdc