Dans un coup d’éclat diplomatique, la République Démocratique du Congo a été élue ce lundi 2 juin 2025 à New York au poste de vice-présidente de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations Unies. Un événement qui marque le retour fracassant de Kinshasa sur la scène internationale, à quelques mois du scrutin déterminant pour l’accession au Conseil de sécurité.
Selon le ministère des Affaires étrangères congolais, cette désignation intervient dans un contexte de réaffirmation stratégique. Depuis 2019 et l’avènement du président Félix Tshisekedi, la diplomatie congolaise a multiplié les initiatives pour restaurer l’influence du pays au sein des instances multilatérales. « La RDC s’est imposée comme un acteur crédible et engagé », souligne-t-on dans les couloirs onusiens. Une dynamique qui prend tout son sens à l’approche des élections pour les sièges non permanents du Conseil de sécurité, où le pays se présente en candidat sérieux.
Comment interpréter ce retour en grâce après des décennies de relative marginalisation ? Les observateurs y voient la conséquence d’un travail acharné : participation accrue aux forums internationaux, médiations régionales et alignement sur les grands dossiers globaux. La vice-présidence onusienne offre désormais à la RDC une tribune inédite pour porter les préoccupations africaines, notamment sur les questions sécuritaires complexes qui secouent l’Est du pays.
Cette élection s’inscrit dans un paysage géopolitique tendu où l’Allemande Annalena Baerbock accède parallèlement à la présidence de l’Assemblée. Face à plus de 120 conflits armés actifs et une fracture Nord-Sud qui s’aggrave, la nouvelle présidente a d’ores et déjà qualifié la tâche de l’ONU d’« inachevée ». Son mandat débutera en septembre 2025 dans un contexte de pression financière et politique extrême, où elle devra notamment superviser la délicate succession du Secrétaire général António Guterres.
Quelles implications pour la RDC dans ce jeu d’échecs mondial ? Le poste de vice-président confère un pouvoir substantiel : participation aux arbitrages de l’ordre du jour, facilitation des négociations et représentation de l’Assemblée lors des cérémonies officielles. Un levier précieux alors que Kinshasa prépare activement sa candidature au Conseil de sécurité – ultime test pour la diplomatie congolaise renaissante.
Cette consécration intervient alors que l’organisation traverse une crise existentielle. Le multilatéralisme peur-il encore fonctionner dans un monde fracturé ? La réponse dépendra en partie de la capacité des nouveaux dirigeants comme la RDC à impulser des réformes structurelles. Le défi est de taille pour cette session 2025 qui s’annonce comme l’une des plus déterminantes depuis la création de l’ONU.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net