L’insécurité à Goma atteint des niveaux critiques depuis l’occupation de la ville par les rebelles du M23 en janvier 2025. Les derniers jours de mai ont été marqués par une série d’incidents sanglants qui plongent la population dans l’effroi. Comment une métropole régionale peut-elle ainsi basculer dans la terreur quotidienne ?
Samedi 31 mai, un drame a frappé l’avenue Goma près de l’institut Mont Carmel. Un jeune gardien de concession privée a été froidement abattu par des hommes armés non identifiés. Plusieurs balles ont perforé son abdomen. Transporté d’urgence à l’hôpital, il a succombé à ses blessures peu après son admission. Cette attaque ciblée illustre la vulnérabilité des citoyens ordinaires face à une violence incontrôlée.
Dimanche 1er juin, la découverte macabre dans la brousse de Mugunga a confirmé l’escalade des meurtres à Goma. Le corps d’un homme, criblé de projectiles, a été retrouvé par des habitants. Selon des témoins, la victime participait à une retraite spirituelle sur une colline environnante. Des éléments du M23 auraient repoussé d’autres fidèles revenant des prières. Bien que des soupçons pèsent sur les rebelles du Nord-Kivu, aucune preuve formelle ne permet encore d’établir leur responsabilité.
La spirale infernale s’est poursuivie lundi matin dans le quartier Les Volcans. Le cadavre d’une jeune fille a été découvert sur l’avenue Le Pélican, ajoutant une nouvelle énigme criminelle à cette série noire. Qui cible ainsi les civils dans les différents districts de la ville ?
Le même jour, la commune de Karisimbi a été le théâtre d’une justice expéditive. Au quartier Katoyi, sur l’avenue Kilimandjaro, un présumé voleur a été lynché puis brûlé vif par des jeunes exaspérés. L’individu appartenait à un groupe de trois cambrioleurs armés tentant de s’introduire dans des habitations. Ce lynchage à Karisimbi traduit la déliquescence de l’ordre public et la perte de confiance dans les institutions.
Ces quatre événements en 72 heures dessinent une carte alarmante de la violence à Goma. L’occupation rebelle paralyse-t-elle toute capacité de réaction sécuritaire ? Les autorités locales restent muettes face à cette flambée de crimes. Pendant ce temps, les habitants vivent cloîtrés, terrorisés par la perspective d’être la prochaine victime. La situation exige une réponse urgente avant que la ville ne sombre définitivement dans le chaos.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
