Les récentes intempéries qui se sont abattues sur Bandundu, chef-lieu du Kwilu, transforment le paysage éducatif local en champ de ruines. Comment assurer la continuité pédagogique lorsque plus de huit écoles publiques et privées sont littéralement emportées par les eaux ? La question se pose avec acuité alors que des milliers d’élèves se retrouvent brutalement privés de leur droit fondamental à l’éducation.
Les dégâts observés varient de sinistres partiels à des destructions totales. Certains établissements ont vu leurs toitures s’envoler comme des feuilles mortes, d’autres subissent l’effondrement de murs fragilisés par les pluies diluviennes, tandis que plusieurs infrastructures scolaires sont tout simplement réduites à l’état de gravats. Cette catastrophe naturelle frappe au cœur du système éducatif provincial, exposant la vulnérabilité des infrastructures face aux aléas climatiques.
Face à cette urgence, Hervé Mungeta Makule, directeur provincial de l’enseignement Kwilu 1, alerte les autorités provinciales et nationales. Son appel pressant souligne l’impératif d’une intervention immédiate pour ces élèves sinistrés de la RDC : « Il est impératif de prendre des dispositions adéquates pour garantir leur prise en charge. Si nous avions un système de contingence efficace, nous pourrions mieux protéger ces enfants ». Cette déclaration met en lumière les lacunes structurelles dans la gestion des crises éducatives.
En parallèle, des démarches administratives sont enclenchées avec l’envoi d’un mémo détaillé aux conseillers du ministre en mission dans la région. Cette initiative vise à mobiliser l’assistance nationale pour la reconstruction des établissements du Kwilu. Mais combien de temps faudra-t-il aux enfants pour retrouver le chemin de l’école ? La question reste en suspens alors que la saison des pluies se poursuit.
La destruction des écoles à Bandundu révèle un enjeu plus large : l’adaptation des infrastructures scolaires aux changements climatiques. Les partenaires éducatifs sont interpellés pour développer des solutions durables, allant au-delà des réparations d’urgence. Car derrière chaque mur effondré se cache un avenir compromis, et chaque toiture manquante signifie des cours interrompus dans cette région où l’accès à l’éducation reste un défi permanent.
La situation actuelle exige plus qu’un simple plan de reconstruction ; elle nécessite une refonte de la politique de prévention des risques. Sans cela, comment éviter que de nouvelles pluies au Kwilu ne transforment à nouveau les salles de classe en paysages de désolation ? L’éducation, déjà fragile dans cette province, ne peut se permettre d’être la variable d’ajustement des intempéries.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net