Les bougies tremblotaient entre les mains des participantes, éclairant des visages déterminés devant la grotte mariale de la paroisse NODASA. Ce samedi 31 mai, l’église universitaire de Kinshasa transformait la clôture du mois de Marie en puissant plaidoyer pour l’autonomie des Congolaises. L’entrepreneuriat féminin en RDC n’est plus une simple option, mais une nécessité vitale, comme en a témoigné Hortense Palata, la première à prendre la parole : “Quand j’ai lancé ma petite entreprise, on m’a ri au nez. Aujourd’hui, je nourris ma famille et j’emploie trois personnes. Chacune de vous détient ce pouvoir !”
Dans cette atmosphère chargée d’émotion, cinq femmes ont déroulé le fil de leurs combats quotidiens devant une assistance attentive. Nelly Nseka a rappelé que le rôle des femmes à Kinshasa dépasse largement la sphère économique : “Sans dialogue et fidélité, nos foyers s’écroulent. Nous sommes les architectes invisibles de la paix familiale”. Un message renforcé par Madame Bakiseyele, dont les conseils en gestion budgétaire ont fait murmurer l’assistance : “Saviez-vous qu’avec un simple cahier de comptes, on peut sauver un ménage de la faillite ?”
L’après-midi a pris des allures de laboratoire d’autonomie économique féminine. Des dizaines de mains s’activaient à fabriquer savons, yaourts maison et répulsifs naturels sous la guidance experte d’un collectif. Nadine Nsiangani, lunetière de profession, insistait auprès d’une groupe : “L’épargne, mes sœurs, c’est votre première arme contre la dépendance. Même 500 francs congolais par jour deviennent un trésor !”
C’est alors que l’abbé Georges Njila, curé de la paroisse, a lancé une annonce qui a fait vibrer la salle : “Ces initiatives féminines dans l’église méritent mieux que l’improvisation. D’ici fin juin, nous structurerons vos talents en un véritable projet économique !” L’objectif ? Transformer ces savoir-faire épars en entreprises durables capables de créer des emplois. Comment ignorer l’urgence quand on sait que le taux de chômage des femmes dépasse 35% dans certains quartiers de la capitale ?
La journée s’est achevée dans le recueillement, chaque participante confiant ses projets à la Vierge Marie. Mais derrière les prières, une énergie nouvelle était palpable. Comme le résumait une jeune mère rencontrée à la sortie : “Aujourd’hui, j’ai compris que mes mains peuvent bâtir plus qu’un repas – elles peuvent construire mon avenir”. La paroisse NODASA vient peut-être de planter la graine d’une révolution silencieuse où les femmes congolaises ne mendieront plus leur place dans l’économie, mais la créeront de leurs propres mains.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd