Comment poursuivre ses examens quand les armes parlent plus fort que les stylos ? Ce lundi 2 juin, la cité de Kayuyu, chef-lieu du secteur des Wakabango 2 dans le territoire de Pangi, a vécu un scène insupportable : des altercations entre groupes armés ont violemment perturbé le déroulement des épreuves préliminaires de l’Examen d’État. Une situation qui plonge le secteur éducatif du Maniema dans l’inquiétude et met en péril l’avenir de centaines d’élèves.
Les bruits d’affrontements ont soudainement remplacé le silence concentré des salles d’examen. « C’est un sentiment de tristesse et de mécontentement », confie Victor Kikuni Sombenyama, député provincial élu de la circonscription, visiblement ému. « Nos enfants passent un examen crucial et ont besoin de quiétude. Malheureusement, ces violences ont semé la psychose et forcé les élèves à se disperser précipitamment. » Malgré ce chaos, un maigre réconfort : les candidats ont tout de même pu composer leur épreuve du jour, selon le responsable politique.
Face à cette perturbation des examens qui touche le cœur du système éducatif, Victor Kikuni Sombenyama lance un appel pressant. « J’exhorte les protagonistes à privilégier la paix », insiste-t-il, soulignant l’urgence de permettre aux élèves de terminer leurs épreuves dans des conditions acceptables. Mais son plaidoyer va plus loin : il réclame une assistance immédiate pour les victimes collatérales de ces violences à Kayuyu, tout en interpellant directement les responsables de l’éducation nationale. « Tout doit être mis en œuvre pour sauver cette session d’examen », martèle-t-il.
La situation à Pangi révèle une fois de plus la vulnérabilité des institutions scolaires face à l’insécurité chronique dans certaines régions de la RDC. Qu’adviendra-t-il des élèves si les épreuves suivantes connaissent le même sort ? Le député du Maniema mise sur une intervention rapide des forces de l’ordre, déjà déployées sur place selon ses informations : « J’appelle les autorités compétentes à maîtriser la situation et restaurer la paix dans cette partie du territoire. » Un impératif tant éducatif que social, car comme le souligne un enseignant sous couvert d’anonymat, « chaque examen perturbé est un avenir hypothéqué ».
Ces incidents à Kayuyu posent une question fondamentale : jusqu’à quand l’éducation restera-t-elle l’otage des conflits armés dans l’est du pays ? Alors que la province du Maniema tente de consolider son système scolaire, de telles perturbations des examens rappellent cruellement les obstacles à surmonter. La réponse des autorités éducatives et sécuritaires sera déterminante pour les jours à venir. Car derrière chaque copie d’examen menacée, c’est une génération entière qui attend sa chance de construire le Congo de demain.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net
