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15 ans après l’assassinat de Chebeya-Bazana : La société civile exige un nouveau procès contre le général Numbi

Quinze années se sont écoulées depuis les assassinats qui ont coûté la vie aux défenseurs des droits humains Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, survenus à Kinshasa en juin 2010. En cette date anniversaire du 2 juin 2025, plusieurs organisations de la société civile, dont l’éminente ONG La Voix des Sans Voix (VSV), formulent des revendications judiciaires pressantes. Elles réclament l’ouverture d’un nouveau procès visant le général John Numbi, présumé commanditaire des meurtres, ainsi que sa radiation définitive des rangs de l’armée congolaise. Parallèlement, elles exigent le maintien en détention du colonel Daniel Mukalay, condamné à quinze années de réclusion dans cette affaire emblématique.

La position de la VSV, exprimée par son directeur exécutif, repose sur le rôle crucial que jouerait le colonel Mukalay dans l’élucidation complète de ce dossier sensible. Incarcéré depuis exactement quinze ans, il serait le seul dépositaire d’informations capitales concernant la sépulture de Fidèle Bazana, dont le corps n’a jamais été restitué à sa famille. « Daniel Mukalay est l’une des personnes les mieux placées pour indiquer avec précision le lieu d’inhumation de Fidèle Bazana », a-t-il déclaré, soulignant l’impérieuse nécessité pour « la famille biologique et les enfants du défunt de pouvoir récupérer sa dépouille afin de lui offrir un enterrement digne ». Cette demande s’inscrit dans une quête de vérité et de réparation pour les victimes de cet assassinat qui avait profondément ému l’opinion publique congolaise et internationale.

Cependant, une controverse judiciaire émerge quant au sort du colonel Mukalay. Ses conseils juridiques dénoncent une détention qualifiée d’arbitraire et réclament sa libération effective dès le 4 juin 2025, date correspondant au quinzième anniversaire de son arrestation. La défense argumente que la peine de quinze ans prononcée contre leur client devrait être comptabilisée rétroactivement à partir du jour de son interpellation initiale. « Le colonel Mukalay est détenu arbitrairement depuis le 4 juin 2010. Les autorités pénitentiaires doivent prendre sans délai les mesures nécessaires à sa libération », ont-ils plaidé, menaçant de recourir à des voies de droit supranationales si cette requête n’était pas honorée. Cette divergence de positions place désormais l’Auditeur général des Forces armées de la RDC (FARDC) dans l’attente d’une décision complexe, devant concilier exigences de justice et respect des procédures pénales.

Les commémorations de cet anniversaire douloureux ont donné lieu à plusieurs hommages poignants. Une projection du documentaire retraçant le parcours des deux défenseurs et les circonstances troubles de leur disparition a précédé une messe d’action de grâce, célébrée à la demande expresse de la veuve de Floribert Chebeya. Ces événements, chargés d’émotion, ont culminé avec une conférence de presse où les organisations ont réitéré leur détermination à obtenir une justice complète dans cette affaire Chebeya-Bazana. La question centrale demeure : les autorités congolaises permettront-elles que toute la lumière soit faite sur un dossier qui continue d’ébranler la confiance dans les institutions judiciaires ?

L’épineuse problématique de la localisation de la dépouille de Fidèle Bazana cristallise les tensions, transformant le colonel Mukalay en pièce maîtresse de ce procès inachevé. Les associations de défense des droits humains soulignent que sans son témoignage précis, une partie essentielle de la vérité risque de demeurer ensevelie. Alors que la RDC commémore ce triste anniversaire, l’affaire Chebeya-Bazana demeure une cicatrice ouverte dans le paysage judiciaire national, symbolisant les combats inaboutis pour la vérité et la reddition des comptes. La balle est désormais dans le camp des autorités militaires et judiciaires congolaises, dont la réponse aux requêtes formulées sera scrutée comme un indicateur de leur engagement réel dans la lutte contre l’impunité.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

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