Comment assurer la continuité éducative dans un climat de conflit armé ? La question se pose cruellement dans le territoire de Rutshuru, où les affrontements récurrents entre rebelles du M23 et combattants Wazalendo ont contraint les autorités scolaires à un déplacement centre examen Nord-Kivu d’urgence. Initialement prévu à Tongo, dans la chefferie de Bwito, le centre de passation des épreuves hors session de l’Examen d’État a été transféré à Rubare, localité jugée plus sûre située à 30 kilomètres.
L’inspecteur provincial principal du Nord-Kivu 1 a confirmé cette décision cruciale ce lundi 2 juin. Sur les 200 élèves attendus pour cet examen etat Rutshuru, une vingtaine déjà réfugiée à Goma composera dans différents centres de la ville. Les autres, majoritairement des eleves deplaces rubare, pourront se rendre dans la nouvelle localité choisie. Cette réorganisation répond à une securite scolaire rdc dégradée : depuis des mois, Tongo subit violences et déplacements massifs de populations.
La mesure apparaît comme un compromis vital. Alors qu’un transfert complet vers Goma avait été envisagé, le maintien dans le territoire de Rutshuru facilite l’accès aux candidats déplacés. « Une centaine d’élèves ont déjà rejoint Rubare ce lundi », précise l’inspecteur. Pour les parents, cette décision soulage des inquiétudes liées aux trajets périlleux. Comment ne pas comprendre leur angoisse quand on sait que la route vers Tongo traverse des zones de combats actifs ?
Cette crise education toongo illustre les défis de l’éducation en zone conflictuelle. Pendant que Rubare s’organise pour accueillir les candidats, les territoires voisins de Masisi et Walikale maintiennent leurs centres sans modifications. Un contraste frappant dans cette province du Nord-Kivu où l’instabilité crée des réalités scolaires fragmentées. Les encadreurs, quant à eux, doivent composer avec des infrastructures souvent précaires pour garantir la régularité des épreuves.
Au-delà de l’urgence, cette situation interroge la résilience du système éducatif congolais. Si les examens se poursuivent grâce à ces adaptations, la qualité des conditions de passation reste tributaire d’une sécurité volatile. L’enjeu dépasse le simple déplacement logistique : il touche au droit fondamental à l’éducation dans des régions où les salles de classe côtoient les champs de bataille. Pour ces élèves déplacés, réussir l’Examen d’État devient aussi un acte de résistance.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net