Dans un bureau de l’OCC à Kinshasa, un contrôleur âgé serre une ordonnance médicale jaunie. « Mon collègue est mort parce que l’entreprise ne payait plus ses frais d’hôpital », murmure-t-il, le regard vide. Ce drame quotidien résume la détresse qui a poussé l’Intersyndicale OCC à décréter une cessation de travail historique sur toute l’étendue de la République Démocratique du Congo à compter de ce lundi 2 juin 2025.
Lors d’une assemblée générale électrique tenue samedi dernier, les travailleurs ont pointé du doigt une crise gestion OCC aux conséquences humaines dramatiques. L’absence criante de politique managériale, couplée à une insolvabilité chronique, a privé des centaines d’agents de couverture médicale vitale. Combien de décès auraient pu être évités si l’établissement honorait ses engagements envers les structures sanitaires ? La question hante les couloirs de l’Office congolais de contrôle.
Les revendications travailleurs congolais se cristallisent autour d’une exigence sans compromis : le départ immédiat du Président du Conseil d’Administration (PCA) et du Directeur Général (DG). Jean-Paul Musa, secrétaire général de l’Intersyndicale, a été catégorique : « La reprise du travail ne sera envisagée qu’à condition du remplacement effectif des dirigeants. Toutes les entités doivent respecter scrupuleusement nos résolutions pour restaurer la dignité des travailleurs et redorer l’image de l’OCC. »
Derrière cette fermeté, se cache une précarité insoutenable. Les salaires, systématiquement versés avec des mois de retard, plongent les familles dans une incertitude financière permanente. Comment des contrôleurs censés garantir les normes nationales peuvent-ils exercer sereinement lorsqu’ils luttent pour nourrir leurs enfants ? Cette grève OCC RDC révèle un malaise profond qui dépasse les simples revendications salariales.
L’impact de cette paralysie nationale s’annonce sévère pour l’économie congolaise. L’OCC, organe clé de certification et de contrôle des marchandises, voit ses activités suspendues dans tous ses bureaux. Les importations et exportations risquent de subir des retards critiques, avec des répercussions en cascade sur les chaînes d’approvisionnement. Jusqu’où cette crise ébranlera-t-elle la confiance des partenaires internationaux ?
La balle est désormais dans le camp du gouvernement. Les travailleurs, épuisés par des années de promesses non tenues, refusent tout dialogue sans acte concret. Cette grève est un cri du cœur pour une institution en perdition, où la négligence managériale a sacrifié des vies humaines sur l’autel de l’incompétence. Le redressement de l’OCC passera-t-il par une purge salutaire ou une nouvelle illusion ? L’avenir de centaines de familles et la crédibilité du contrôle congolais en dépendent.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
