Une tension palpable secoue les couloirs de l’enseignement supérieur congolais. Un collectif de scientifiques détenteurs de diplômes étrangers accuse la ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU) d’entraver systématiquement leur nomination au titre de professeurs associés. Ces chercheurs, après avoir franchi le parcours semé d’embûches du recrutement professeurs associés RDC, se heurtent désormais à un mur administratif inattendu.
À travers une note véhemente, ces intellectuels dénoncent des obstacles persistants. « Il y a grogne à l’ESU », affirment-ils sans ambages, pointant du doigt une réticence ministérielle à nommer les docteurs formés hors des frontières nationales. Cette situation, soulignent-ils, affecte même certains diplômés issus des universités locales, créant un climat de méfiance généralisée au sein du cabinet ministériel.
Pourtant, le cadre légal semble clair. Comme le rappellent ces scientifiques congolais grogne, la procédure de recrutement professeurs associés RDC est strictement encadrée. Les instituts supérieurs et universités identifient leurs besoins, puis soumettent les dossiers des candidats docteurs. Un examen minutieux des diplômes étrangers enseignement supérieur est alors confié à la Direction des Services Académiques, avant une validation finale par les conseils d’administration des établissements concernés. Un processus long, certes, mais censé garantir l’intégrité académique.
Le cœur du malaise réside dans ce qui est perçu comme une mise à l’écart de cette procédure établie. Les chercheurs s’étonnent que « l’autorité de tutelle doute du travail mené par ses propres services ». Ils dénoncent la création d’une commission ad hoc au sein du cabinet ministériel, qui se substituerait illégitimement aux instances académiques régulières. « Cette commission se permet de réinventer la démarche », s’indignent-ils, imposant selon eux de nouvelles conditions de validation des diplômes qui contreviennent aux dispositions légales existantes. Rappelant la loi, ils soulignent qu’un projet de nomination non traité dans un délai d’un mois devrait entraîner une nomination automatique.
Contacté pour réagir à ces accusations, Foncesca Mansianga, chef de bureau de gestion de carrière du personnel à l’ESU, a apporté un éclairage officiel. Il insiste sur l’impérative nécessité de l’équivalence diplômes étrangers RDC. « Tout diplôme supérieur obtenu à l’étranger doit faire l’objet d’un arrêté d’équivalence du ministère de l’ESU avant toute nomination au grade correspondant », a-t-il déclaré, précisant que cette démarche incombe au candidat via le secrétariat de l’ESU. Cette position réaffirme ainsi le contrôle centralisé du ministère sur la validation des qualifications étrangères.
Cette crise soulève des questions fondamentales sur la gouvernance de l’enseignement supérieur. Comment concilier le nécessaire contrôle de la qualité académique avec la fluidité des nominations essentielles au renouvellement du corps professoral ? Le processus d’équivalence diplômes étrangers RDC est-il devenu un frein plutôt qu’une garantie ? La création de commissions parallèles risque-t-elle de saper la crédibilité des institutions universitaires congolaises et de décourager les talents, pourtant cruciaux pour le développement national ? Cette impasse administrative, si elle persiste, pourrait bien précipiter une fuite des cerveaux que le pays ne peut se permettre. La balle est désormais dans le camp de la ministre ESU nomination, dont la prochaine décision sera scrutée par toute la communauté académique.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd