Lors de la clôture de la XIe réunion des conseils des gouverneurs des banques africaines, organisée en marge des Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD Abidjan 2024), le ministre congolais des Finances, Doudou Fwamba BAD, a défendu avec vigueur une architecture de coopération économique Afrique renforcée. Cet événement phare, tenu du 27 au 31 mai en Côte d’Ivoire, a vu l’argentier national jouer un rôle pivot dans les mécanismes décisionnels continentaux.
En sa qualité de gouverneur de la BAD pour la RDC et deuxième vice-président du comité électoral, Fwamba a supervisé l’audition des candidats à la présidence de l’institution, processus ayant conduit à l’élection transparente du Mauritanien Sidi Ould Tah. Cette implication active souligne le repositionnement stratégique de Kinshasa sur l’échiquier financier africain. Mais quelle portée réelle aura ce leadership dans la transformation économique congolaise ?
L’annonce majeure réside dans l’engagement formel de la RDC à accueillir les Assemblées annuelles BAD Kinshasa en 2027. Cette décision, comparable à un investissement géopolitique à haut rendement, consolide l’influence régionale du pays tout en offrant une vitrine inédite pour ses potentialités. Un calcul judicieux alors que le gouvernement cherche à attirer les investisseurs vers ses projets structurants RDC.
Les discussions bilatérales menées par Fwamba ont produit des avancées concrètes. Avec la Banque de Développement d’Afrique Australe (DBSA), les échanges ont cristallisé autour de trois piliers : la stabilité macroéconomique, l’exécution du financement de 145 infrastructures routières territoriales, et l’opérationnalisation des mégaprojets comme le barrage d’Inga et le corridor de Lobito. Une mission technique sud-africaine est attendue à Kinshasa dans les prochaines semaines pour finaliser les mécanismes de décaissement.
Parallèlement, l’entretien avec l’agence française GSA a scellé une feuille de route pour optimiser l’accès de la RDC aux marchés financiers internationaux. Cette expertise vise à structurer une stratégie de levée de fonds souverains, élément crucial pour diversifier les sources de financement des grands chantiers nationaux. Comment le pays pourrait-il autrement concrétiser son ambitieuse transition infrastructurelle sans ces leviers innovants ?
Ces dynamiques s’inscrivent dans une vision plus large où la RDC, à l’image d’une locomotive régionale, capitalise sur ses atouts géoéconomiques. Le choix de Kinshasa pour 2027 n’est pas anodin : il matérialise une reconnaissance institutionnelle du potentiel congolais et offre un effet de levier pour négocier des partenariats structurants. Reste à transformer ces engagements en réalisations tangibles pour les populations.
À l’heure où les économies africaines cherchent des relais de croissance résilients, le modèle congolais de diplomatie financière active, piloté par Fwamba, pourrait bien constituer un blueprint pour la région. La prochaine étape : démontrer que ces alliances transcontinentales génèrent des retombées directes dans la modernisation des infrastructures et l’amélioration des indicateurs socio-économiques nationaux.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
