Kinshasa, 30 mai – Une initiative majeure pour la consolidation démocratique en République Démocratique du Congo vient de franchir une étape décisive. Democracy Reporting International (DRI) a clôturé ce vendredi sa session intensive de formation en observation électorale à l’hôtel Hilton de Kinshasa, après deux semaines de travaux. Ce projet structurant, lancé le 19 mai dernier, cible spécifiquement le renforcement des capacités techniques des organisations de la société civile engagées dans l’analyse des scrutins nationaux.
L’ambition affichée par DRI RDC est claire : constituer un vivier d’analystes spécialisés, maîtrisant les dimensions politiques, juridiques, statistiques et médiatiques des processus électoraux. Ces experts issus du projet PACONEC (Projet d’Appui à la Consolidation de la Démocratie en RDC) auront désormais la lourde tâche d’évaluer la conformité des futures opérations de vote avec les cadres juridiques nationaux et internationaux. Quel impact cette montée en compétences aura-t-elle sur la crédibilité des urnes congolaises ?
Laurence Carlier, représentante pays de DRI, a souligné l’origine participative de cette initiative : « Cette formation répond à une demande directe des organisations bénéficiaires, démontrant leur volonté d’adapter leurs méthodes et de préparer la relève ». Elle insiste particulièrement sur l’impératif de durabilité : « L’objectif est de garantir que les nouvelles générations d’observateurs puissent intervenir avec un niveau homogène d’expertise sur le terrain ».
Du côté des bénéficiaires, l’enthousiasme est palpable. Abraham Djamba, porte-parole des structures formées, évoque « deux semaines d’intensité, d’enrichissement et de satisfaction ». Il précise : « Ces connaissances acquises rehausseront significativement le professionnalisme de nos interventions lors des prochaines missions d’observation électorale ». Me Ines Baninabo, s’exprimant au nom des participants, abonde dans ce sens en qualifiant l’expérience d’« intense et structurante », promettant un relais actif des savoirs dans leurs organisations respectives.
Six structures majeures de la société civile congolaise ont bénéficié de ce programme : la Commission Épiscopale Justice et Paix (CEJP/CENCO), la Commission Justice, Paix et Sauvegarde de la Création (CJPSC/ECC), le Réseau Gouvernance et Démocratie (REGED), le Réseau National pour l’Observation et la Surveillance des Élections au Congo (RENOSEC), le Réseau d’organisations de droits humains et d’éducation civique d’inspiration chrétienne (RODHECIC), et le mouvement Rien Sans Les Femmes (RSLF). Cette diversité assure une approche multidimensionnelle de l’analyse des processus électoraux.
Lors de la cérémonie de clôture, un représentant de la délégation de l’Union européenne a réaffirmé l’engagement continu de Bruxelles depuis 2006 : « Nous constatons une société civile plus dynamique et une population plus mature. La démocratie congolaise repose entre les mains de ses citoyens ». Son intervention a particulièrement mis en lumière le rôle crucial que joueront ces analystes lors des prochaines échéances, notamment les scrutins de 2028.
La remise solennelle des certificats aux participants a scellé cet engagement renouvelé en faveur de la transparence électorale. Cette certification d’observateurs représente un jalon essentiel dans la professionnalisation de la supervision démocratique en RDC. Comment ces nouvelles compétences influenceront-elles la qualité des rapports d’observation et la réactivité face aux irrégularités ?
Cette formation s’inscrit dans un contexte où l’analyse indépendante des processus électoraux devient un pilier incontournable de la crédibilité démocratique. Le projet PACONEC, à travers ce renforcement ciblé, pose les bases d’une surveillance électorale plus technique et moins sujette aux controverses. Les organisations de la société civile disposent désormais d’outils affûtés pour décrypter les complexités juridiques et opérationnelles des futurs scrutins congolais.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd
