La commission sociale de l’Assemblée provinciale du Tanganyika a rendu un réquisitoire accablant vendredi 30 mai, détaillant des conditions prisons qualifiées d’inhumaines dans cette province congolaise. Présenté en séance plénière, ce document officiel met en lumière un délabrement carcéral généralisé, réclamant une intervention immédiate du gouvernement pour réhabiliter des infrastructures au bord de l’effondrement.
Selon les constats formalisés, plusieurs établissements pénitentiaires sont privés d’eau potable, d’électricité et de médicaments essentiels, tandis que la malnutrition sévit parmi les détenus. Les bâtiments, dans un état de dégradation avancée, ne garantissent plus aucune sécurité, transformant ces lieux de détention en passoires. Cette situation critique a été identifiée comme la cause principale des récentes évasions massives enregistrées au Tanganyika, phénomène récurrent qui mine l’autorité judiciaire.
La commission sociale de l’assemblée provinciale émet six recommandations impératives : l’affectation d’urgence de personnel pénitentiaire supplémentaire, une évaluation technique pour déterminer si une réhabilitation ou une délocalisation des infrastructures est réalisable, et l’installation de systèmes d’adduction d’eau accessibles. S’y ajoutent des exigences d’hygiène fondamentale via la construction de latrines et douches, la dotation régulière de fonds pour l’alimentation et les soins médicaux, ainsi que le transfert des détenus dangereux vers des centres de haute sécurité. Des mesures qui, si appliquées, pourraient amorcer une réhabilitation prisons significative dans cette région du Congo.
Le rapport souligne avec insistance que l’absence de clôtures appropriées et la vétusté des locaux créent un environnement propice aux évasions. Jusqu’à quand les autorités toléreront-elles cette violation systémique des droits fondamentaux des détenus ? La balle est désormais dans le camp du gouvernement provincial, sommé de planifier dans les meilleurs délais un plan d’action concret. L’inaction transformerait cette dénonciation en constat d’État défaillant face à ses obligations carcérales.
Cette alerte intervient dans un contexte national où le délabrement carcéral en RDC dépasse le seul cadre du Tanganyika. Les recommandations formulées pourraient servir de modèle pour d’autres provinces confrontées à des défis similaires. Les observateurs pénitentiaires attendent maintenant la transcription de ces exigences dans le prochain budget provincial, seul gage tangible d’une volonté politique réelle. L’urgence humanitaire ne souffre plus d’atermoiements.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net