Une inquiétude profonde traverse les rangs des organisations de défense des droits humains en République Démocratique du Congo suite à l’interpellation et à la disparition du général Pierre Banywesize Bulanga, commandant-adjoint des opérations militaires à Dungu, dans la province du Haut-Uele. Selon un communiqué conjoint du consortium des ONGDH et de la famille biologique de l’officier, parvenu ce samedi 31 mai, le militaire de haut rang aurait été appréhendé il y a une semaine dans la capitale congolaise, puis placé en un lieu de détention toujours tenu secret à ce jour.
Les circonstances entourant cette arrestation militaire à Kinshasa soulèvent de vives interrogations. Le général Banywesize, selon les informations recoupées par les activistes, était en attente d’un transfert médical urgent vers l’étranger au moment de son interpellation. Son état de santé, qualifié de fragile par ses proches, ajoute une dimension critique à cette affaire. Comment expliquer qu’un officier supérieur des FARDC, engagé dans la sécurisation du Haut-Uele, soit soumis à une telle procédure opaque ?
Muke Pablo, représentant de l’Observatoire citoyen des droits et de lutte contre la corruption en RDC (OCDIC-RDC), a exprimé la consternation des défenseurs des droits : « Cette façon de détenir des compatriotes congolais dans des conditions contraires aux normes internationales des droits nous interpelle tous. » Le consortium exige des autorités compétentes que le général soit immédiatement présenté à son « juge naturel » si des charges pèsent contre lui, conformément aux principes élémentaires de l’État de droit. La formulation employée par les ONG est sans équivoque : elles qualifient cet incident d’« enlèvement », dénonçant une violation flagrante des procédures légales.
La détention secrète du général Banywesize plonge sa famille dans une angoisse insoutenable. Emilienne Baseme, porte-parole familiale, a décrit une situation dramatique : « Cette disparition est préoccupante, d’autant plus que l’état de santé de notre frère est fragile. Son absence et le manque d’informations nous plongent dans une angoisse profonde. » L’appel lancé aux autorités nationales est clair : la libération immédiate de l’officier est impérative pour lui permettre de poursuivre son traitement médical et de reprendre sa mission de défense du territoire national.
Cette affaire Banywesize soulève des questions fondamentales sur le respect des garanties judiciaires au sein de l’armée congolaise. Les ONGDH rappellent avec force que tout citoyen, a fortiori un militaire en fonction, doit bénéficier du droit à un procès équitable et à la présomption d’innocence. Le silence persistant des autorités militaires concernant le lieu de détention et les motifs précis de l’interpellation alimente les plus vives inquiétudes. La communauté nationale et internationale suit désormais ce dossier avec une attention aiguë, alors que les défenseurs des droits humains au Congo réclament une transparence totale sur le sort réservé au général.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net