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UE à Kinshasa : Ultimatum pour la paix à l’Est de la RDC sous l’accord d’Addis-Abeba

L’ultimatum est tombé dans un Kinshasa sous tension : onze parlementaires européens, achevant leur mission le 30 mai, ont sommé toutes les factions belligérantes de l’Est congolais de revenir à la table des négociations. Leur cadre ? L’accord d’Addis-Abeba de 2013, ce texte souvent invoqué mais rarement appliqué, dont la délégation UE entend désormais piloter la mise en œuvre. « Trop, c’est assez », a lancé Hilde Vautmans, chef de mission, dans une déclaration cinglante qui résonne comme un aveu d’échec des initiatives passées.

Lors d’un point de presse final, les eurodéputés ont détaillé une stratégie à deux volets. D’abord, un soutien UE gouvernement congolais sans ambiguïté, symbolisé par l’entretien avec Félix Tshisekedi à la Cité de l’Union africaine. La présidence congolaise a salué ce « message de solidarité », tandis que Mme Vautmans évoquait une aide concrète aux victimes et la lutte contre les violences sexuelles – « arme de guerre inacceptable ». En filigrane, l’UE positionne son influence comme contrepoids aux acteurs régionaux contestés.

Ensuite, l’urgence humanitaire s’impose en priorité absolue. La délégation UE RDC exige des couloirs sécurisés et un pont aérien pour ravitailler les zones assiégées. « Comment justifier l’inaction quand des enfants meurent de faim dans le Kivu ? », interroge implicitement le rapport, fustigeant les blocages aux convois. Cet impératif humanitaire devient le levier d’une pression accrue sur les groupes armés, Kigali inclus – l’eurodéputée rappelant la « loi unanime condamnant l’agression rwandaise ».

Reste que l’architecture des négociations paix Est Congo peine à convaincre. L’appel au retour à l’accord Addis-Abeba, incluant « garants régionaux et entités privées », ressemble à une gageure tant les dialogues de Luanda ou Nairobi piétinent. L’UE promet un rôle de « coordinateur », mais peut-elle imposer sa feuille de route face aux jeux d’influence minant la région ? La crise humanitaire Est RDC sert ici de révélateur aux calculs politiques : chaque jour de retard creuse le fossé entre les discours et la réalité des charniers.

Cette visite, initiée après l’appel du Sénat congolais, marque un tournant dans l’engagement européen. En brandissant l’accord d’Addis-Abeba comme bible diplomatique, Bruxelles tente de ressusciter un processus moribond. Mais gare aux effets d’annonce : si les factions armées ignorent cette sommation, l’UE risque d’ajouter son nom à la liste des médiateurs impuissants. La balle est désormais dans le camp des belligérants – et l’heure n’est plus aux tergiversations.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net

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Chloé Kasong
Chloé Kasong
Issue de Kinshasa, Chloé Kasong est une analyste rigoureuse des enjeux politiques et sociaux de la RDC. Spécialisée dans la couverture des élections, elle décortique pour vous l’actualité politique avec impartialité, tout en explorant les mouvements sociaux qui façonnent la société congolaise. Sa précision et son engagement font d'elle une voix incontournable sur les grandes questions sociétales.
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