La réouverture TMB Lomami à Mwene-Ditu ce vendredi 29 mai, sur instruction du gouverneur provincial, marque un répit dans une crise financière locale. Après exactement 23 jours de fermeture agence bancaire pour non-paiement d’impôt revenu locatif, l’institution a pu rétablir ses services à 13h00, sous le regard vigilant de la Direction générale des recettes de Lomami (DGRLO). Une décision qui soulage les usagers mais n’éteint pas la tension fiscale : le procès-verbal de réouverture, non signé par la TMB, réaffirme la détermination de la régie à recouvrer les 2,3 milliards de francs congolais dus.
Comment cette paralysie temporaire a-t-elle impacté l’écosystème économique local ? Rappelons que la TMB Mwene-Ditu constitue le principal canal de paiement des salaires des fonctionnaires provinciaux, des forces de police et des militaires – soit près de 15 000 ménages dépendants. Durant les trois semaines d’interruption, le maillage territorial des agents Pepele mobile a servi de bouée de sauvetage, absorbant jusqu’à 65% des transactions urgentes selon des sources sectorielles. Cette dépendance improvisée révèle la fragilité des infrastructures financières en zones semi-urbaines.
L’origine du conflit plonge ses racines dans un contentieux immobiler persistant. La DGRLO exige le paiement rétroactif de l’impôt sur le revenu locatif pour la période 2020-2023, arguant d’un manque à gagner estimé à 18% du budget provincial annuel. « Les banques ne sauraient être exonérées de leurs obligations contributives », souligne un expert fiscal sous couvert d’anonymat. L’intervention des députés nationaux, catalyseur de la réouverture, illustre l’imbrication des enjeux politiques et économiques.
À moyen terme, cette crise ouvre trois scénarios potentiels. Soit la TMB régularise sa dette via une négociation échelonnée – hypothèse privilégiée par les observateurs. Soit la DGRLO intente une action en justice, risquant une nouvelle paralysie du « cœur financier » de la Lomami. Enfin, l’essor des solutions alternatives comme Pepele mobile pourrait accélérer la diversification bancaire, réduisant la dépendance à un seul acteur. Le gouverneur devra naviguer entre recettes fiscales et stabilité économique : une équation dont la résolution impactera directement 400 000 habitants.
Cette séquence rappelle cruellement que les établissements bancaires, véritables artères du développement provincial, restent vulnérables aux chocs administratifs. La résilience affichée par les usagers via le mobile banking préfigure-t-elle une mutation durable ? Réponse dans les prochains mois, au rythme des négociations fiscales.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net