Une pression sécuritaire insoutenable écrase la chefferie de Bahema Banywagi, en territoire de Djugu. La société civile locale lance un appel pressant aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). L’objectif ? Intensifier urgemment la traque contre les jeunes affiliés à la milice Convention pour la Révolution Populaire dont les activités déstabilisent le littoral du lac Albert.
Florimond Banga, président de cette structure citoyenne, a exprimé son amertume lors d’une déclaration rendue publique vendredi. Les combats persistants entre les militaires gouvernementaux et les miliciens alimentent une méfiance toxique. Certains éléments des FARDC suspecteraient systématiquement la jeunesse locale de complicité avec les groupes armés. Cette défiance compromet gravement la cohésion nécessaire à la pacification du conflit Ituri.
La milice Convention Révolution Populaire maintient son emprise mortifère sur la région. Ses actions paralysent les activités économiques vitales, particulièrement dans les camps de pêche du lac Albert. Ces sites stratégiques, autrefois sources de prospérité, sont devenus des zones de non-droit. Jusqu’à quand ces populations devront-elles vivre dans la peur ?
“Notre quotidien est un cauchemar sécuritaire”, a témoigné Florimond Banga. “Même nous, leaders communautaires, perdons le sommeil. Les plaintes affluent : des civils injustement assimilés aux miliciens par certains militaires. Nous exhortons les autorités provinciales à sensibiliser les troupes. La population n’est pas l’ennemi.”
Le président de la société civile insiste sur un impératif : le démantèlement immédiat de cette milice. Son message reste sans équivoque : “Nous n’avons qu’une seule armée. Soutenons-la. Mais elle doit distinguer clairement les rebelles des innocents.” Cette distinction s’avère cruciale pour rétablir la confiance, gage de toute stratégie anti-insurrectionnelle efficace.
L’insécurité chronique autour du lac Albert révèle un double défi. D’une part, l’incapacité des forces régulières à neutraliser définitivement les groupes armés. D’autre part, la méfiance croissante entre protecteurs et protégés. Les FARDC mènent actuellement des opérations de ratissage, mais les résultats restent insuffisants au regard des attentes des populations.
La société civile plaide pour une approche intégrée. La traque militaire doit s’accompagner d’un dialogue communautaire renforcé. Sans cette synergie, les miliciens continueront de prospérer dans le terreau des frustrations locales. Le conflit Ituri exige plus que des opérations ponctuelles : une stratégie globale s’impose pour briser le cycle infernal de la violence.
Les pêcheurs du lac Albert attendent désespérément le retour à la normale. Leur activité, pilier économique de la région, est asphyxiée par l’insécurité. Combien de temps faudra-t-il avant que la paix ne renaisse sur ces rives déchirées ? La réponse dépendra de la détermination des FARDC à écraser la rébellion tout en protégeant les civils.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
