Dans un geste politique sans équivoque, l’Assemblée provinciale de Lomami a scellé ce jeudi 29 mai 2025 l’avenir de son bureau directeur par l’élection d’Hyppolite Kabangu Mbuila au poste de vice-président. Cette nomination, intervenue à l’issue d’un scrutin sans suspense – 24 voix favorables sur 26 votants –, consacre une mue institutionnelle après la destitution retentissante d’Augustin Malangu Ndjibu, limogé le 5 mai dernier pour incompétence, immoralité et usurpation de pouvoir. Une page se tourne-t-elle vraiment dans cette province minée par les querelles intestines ?
Le nouveau vice-président, Kabangu Mbuila, a immédiatement affiché sa feuille de route devant un hémicycle attentif. « Je m’engage à remplir loyalement les tâches confiées au vice-président, dans un esprit de collaboration, de responsabilité et de transparence », a-t-il déclaré, dans une profession de foi qui ressemble à un discret réquisitoire contre les pratiques de son prédécesseur. Cette élection assemblée Lomami, au-delà du simple remplacement technique, prend des allures de cure de crédibilité pour une institution ébranlée.
Singulier paradoxe que cette séance placée sous haute surveillance sécuritaire – réponse à des menaces anonymes visant l’organe délibérant – ait paradoxalement offert un spectacle d’apaisement relatif. Sous l’œil vigilant du président de l’Assemblée, le processus s’est déroulé sans accroc, dans le strict respect des procédures légales. Faut-il y voir l’effet d’une maturité politique retrouvée ou simplement le calme précaire d’un interlude entre deux tempêtes ?
Épisode aussi symbolique qu’inattendu : l’ancien vice-président Malangu a saisi cette même tribune pour présenter ses excuses publiques au rapporteur David Ilunga Kabobo, suite aux altercations physiques survenues dans le bureau présidentiel début mai. Ce mea culpa, accueilli avec une réserve teintée de scepticisme par ses pairs, pourrait-il réellement ouvrir une ère de réconciliation ? La prudence s’impose tant les rancœurs semblent ancrées au sein de cette assemblée.
Avec cette nomination de Kabangu Mbuila comme vice-président Lomami, le bureau provincial retrouve sa complétude, condition sine qua non d’un retour à la normale institutionnelle. Connu pour son intransigeance procédurière, l’élu devra désormais prouver sa capacité à incarner cette « rigueur » qu’on lui prête en pilotant la délicate reconstruction de la cohésion interne. La destitution Augustin Malangu aura-t-elle servi de catharsis ou simplement déplacé les lignes de fracture ?
L’actualité politique Lomami entre ainsi dans une phase déterminante où les promesses de transparence devront affronter l’épreuve des réalités gouvernantielles. Kabangu Mbuila, porté par un consensus dont la solidité reste à tester, hérite d’un mandat aussi crucial que périlleux : redonner corps à une institution dont l’autorité a été sérieusement écornée. Le chantier est immense, et les parlementaires, comme les observateurs, guetteront les premiers actes de ce nouveau chapitre.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd