Dans un geste institutionnel sans précédent, l’Assemblée provinciale du Kasaï-Central a secoué le paysage politique congolais en invalidant, ce mercredi 29 mai, les mandats de deux de ses membres. Willy Wishiya et Amandus Katanga, désormais déchus de leur statut pour absentéisme prolongé lors de la session ordinaire de septembre 2024, incarnent une sanction députés Kasaï-Central qui interroge les fondements mêmes de la représentation populaire. La correspondance officielle signée par le président Daniel Lubusa dresse un constat sans appel : ces élus se sont rendus coupables d’absences « non justifiées et non autorisées », violant ainsi les textes sacro-saints de la République.
Sur quels piliers juridiques repose cette invalidation mandat parlementaire ? L’article 110 point 6 et l’article 197 alinéa 6 de la Constitution congolaise, combinés à l’article 89 point 6 du Règlement intérieur provincial, forment un triptyque implacable. Cette rigueur constitutionnelle, souvent invoquée mais rarement appliquée avec une telle vigueur dans les assemblées provinciales, marque un tournant dans la gouvernance locale. L’absentéisme politique RDC, fléau chronique rongeant la crédibilité des institutions, rencontre ici une réponse institutionnelle cinglante.
L’Assemblée provinciale RDC, sous l’impulsion de Lubusa, envoie un message sans équivoque : le mandat électoral n’est pas une sinécure mais un contrat sacré avec les citoyens. En instruisant immédiatement la Division des séances pour activer la procédure des suppléants, l’institution préserve la continuité des travaux tout en affirmant sa fermeté. Cette décision, comparable à un coup de tonnerre dans un ciel politique souvent orageux, soulève une question lancinante : jusqu’où cette vague de rigueur se propagera-t-elle dans les autres provinces ?
La mesure dépasse la simple sanction administrative ; elle s’inscrit dans une reconfiguration des rapports entre élus et électeurs. Le spectre de l’irresponsabilité parlementaire, longtemps toléré comme une fatalité congolaise, se heurte désormais à une exigence de redevabilité. Cette assemblée provinciale RDC ose ainsi briser un tabou en rappelant que la présence sur les bancs de l’hémicycle n’est pas optionnelle mais constitutive du serment démocratique. Une discipline élus congolais qui, si elle s’institutionnalisait, pourrait transformer durablement les pratiques politiques.
Cette invalidation historique crée un précédent juridique lourd de conséquences. Désormais, tout élu provincial tenté par la désinvolture devra mesurer les risques d’une telle sanction députés Kasaï-Central. L’épée de Damoclès constitutionnelle pend au-dessus des sièges parlementaires, transformant l’absentéisme politique RDC en faute impardonnable plutôt qu’en travers anodin. Lubusa, par cette décision courageuse, redéfinit les contours de l’engagement politique : la représentativité exige présence, assiduité et respect du mandat populaire.
Quelles répercussions cette tempête institutionnelle aura-t-elle sur le paysage politique congolais ? Si l’onde de choc se propage aux autres assemblées provinciales, nous assisterions à une reconfiguration majeure de la culture parlementaire locale. L’invalidation mandat parlementaire pourrait devenir l’arme ultime contre la dérive des élus fantômes. Pour l’heure, le Kasaï-Central impose sa vision d’une démocratie exigeante, où chaque siège vacant par négligence devient une trahison envers l’urne électorale. Un électrochoc dont l’écho résonnera bien au-delà de Kananga.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd