La commune de Kabondo à Kisangani a vécu une nuit de terreur dans la nuit du vendredi 30 avril. Un double drame s’est déroulé à la Cité Pilote où un taximan et l’un de ses agresseurs ont perdu la vie dans un échange de coups de feu. Selon le bourgmestre Adolphe Losame, des hommes armés ont fait irruption au domicile de la victime, déclenchant une confrontation mortelle.
Le déroulé des faits est glaçant. Lors de l’intrusion, le chauffeur de taxi a réussi à maîtriser physiquement l’un des assaillants. Dans la confusion, les complices de ce dernier ont ouvert le feu pour le dégager. Les balles ont simultanément touché leur propre acolyte et le résident. Une scène de violence Kisangani qui laisse peu de place au hasard.
Ce matin-là, la colère a submergé les jeunes du quartier. Ils ont récupéré le corps du présumé voleur et l’ont réduit en cendres par un acte de vindicte populaire. Un réflexe qui interroge sur la déliquescence de l’État de droit dans cette zone de la Tshopo. Pendant ce temps, la belle-mère du taximan, grièvement blessée lors de l’attaque armée taximen, a été évacuée vers l’hôpital général de référence de Kabondo.
Sur les lieux du crime Tshopo, des indices troublants ont été découverts. Le bourgmestre Losame a signalé la présence de pièces d’identité abandonnées, unanimement attribuées aux auteurs par les témoins. Plus inquiétant encore : des insignes militaires gisaient près de la scène. Ces éléments accréditent la thèse d’une implication de personnes liées aux forces de sécurité dans ce crime abject.
Ce drame s’inscrit dans une vague d’insécurité Kabondo qui cible spécifiquement les chauffeurs de taxi. À peine deux semaines plus tôt, le vendredi 16 mai, un autre taximan tué RDC avait été froidement abattu dans la commune voisine de Kisangani. Son bourreau avait subi le même sort : brûlé vif par des jeunes en colère le lendemain matin. Une spirale de violence qui s’accélère dangereusement.
Comment expliquer cette recrudescence d’agressions contre les taximens ? Les autorités locales restent muettes sur les mesures concrètes prises pour endiguer cette crise. Pourtant, les preuves matérielles retrouvées sur place pourraient fournir des pistes cruciales. Les insignes militaires abandonnés soulèvent des questions troublantes sur d’éventuelles complicités ou dérives au sein des corps habillés.
La population de Kabondo vit désormais dans la crainte. Les taximen exercent leur métier comme un parcours du combattant quotidien. Ce dernier incident confirme une amère réalité : nul n’est à l’abri d’une attaque armée taximen, même au sein de son domicile. Jusqu’où ira cette escalade de violence Kisangani si aucune action ferme n’est entreprise ? La balle est désormais dans le camp des autorités provinciales.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd