Les signataires de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération en RDC ont exprimé leur soutien unanime aux initiatives régionales visant à stabiliser l’Est congolais, lors de la 12e réunion du Mécanisme régional de suivi tenue le 28 mai à Kampala. Ce plaidoyer intervient dans un contexte où la coordination des processus Luanda et Nairobi apparaît plus que jamais comme un impératif pour endiguer les violences cycliques.
Dans leur communiqué final, les participants ont particulièrement salué les efforts conjoints de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) et de la SADC, soulignant « l’étape importante» que constitue la nomination de deux femmes facilitatrices au sein du groupe CAE-SADC. Une avancée symbolique qui institutionnalise le leadership féminin dans les processus de paix, selon les termes du document officiel publié par la présidence ougandaise.
« Exhortons tous les partenaires à soutenir ces initiatives et la mise en œuvre des décisions convenues », insiste le texte, faisant référence à la déclaration conjointe RDC-M23 du 23 avril et à l’accord de principes RDC-Rwanda signé à Washington.
La médiation africaine prend un tournant décisif avec la désignation du président togolais Faure Gnassingbé comme médiateur de l’Union africaine. Ses consultations préliminaires, dont la réunion stratégique du 17 mai à Lomé avec le groupe de facilitateurs CAE-SADC, visent à créer une synergie entre les différents mécanismes. Comment éviter la duplication des efforts dans ce paysage diplomatique complexe ? La réponse semble résider dans l’articulation cohérente prônée par les anciens chefs d’État réunis autour de la table togolaise.
Olusegun Obasanjo, Uhuru Kenyatta et Catherine Samba-Panza figuraient parmi les facilitateurs ayant plaidé pour la fusion des processus de Luanda et de Nairobi. Leur feuille de route : harmoniser les actions avec la CAE, la SADC et les partenaires internationaux comme le Qatar et les États-Unis, tout en s’appuyant sur les progrès tangibles enregistrés.
Néanmoins, les défis persistent. Les signataires ont rappelé avec force la nécessité de combattre « l’exploitation illicite des ressources naturelles », identifiée comme un facteur clé de l’instabilité régionale. Ils appellent à une application rigoureuse du Protocole de la CIRGL de 2006 et des recommandations de l’atelier de Khartoum, tout en insistant sur la lutte contre l’impunité via la Déclaration de Kinshasa sur la coopération judiciaire.
Alors que le processus Luanda Nairobi entre dans une phase cruciale, la coordination des initiatives multiples reste la clé de voûte. Les observateurs s’interrogent : cette mobilisation diplomatique sans précédent parviendra-t-elle à transformer les engagements sur papier en paix durable pour les populations de l’Est congolais ? La prochaine étape réside dans la concrétisation opérationnelle des déclarations d’intention, sous l’égide conjointe de la médiation africaine et du groupe de facilitateurs.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd