Dans un geste diplomatique significatif, une délégation de parlementaires européens s’est entretenue ce mercredi avec Jean-Michel Sama Lukonde, président du Sénat congolais, au Palais du Peuple à Kinshasa. Cette rencontre hautement symbolique a permis à l’Union européenne de réitérer son ferme engagement en faveur de la stabilité en République Démocratique du Congo.
Conduits par Hilde Vautmans, co-présidente du Parlement Afrique-Europe, les eurodéputés ont clairement exprimé leur appui au respect de l’intégrité territoriale de la RDC, principe fondamental mis à mal par les tensions récurrentes dans l’est du pays. Madame Vautmans a souligné que cette mission visait à « dialoguer ouvertement » tout en assurant le suivi des résolutions européennes et onusiennes, dont le fameux Rapport Mapping documentant les violations des droits humains.
Les discussions ont porté sur plusieurs dossiers brûlants, notamment la mise en œuvre effective des sanctions contre le Rwanda et la suspension controversée du mémorandum d’entente sur les minerais stratégiques. Cette position ferme répond directement aux préoccupations exprimées par le président Sama Lukonde lors de sa récente mission à Bruxelles, où il avait dénoncé les accords miniers entre l’UE et Kigali.
Comment l’Union européenne compte-t-elle concrétiser son soutien paix Congo ? Selon les déclarations de la délégation, trois axes prioritaires se dégagent : contribuer à l’arrêt des conflits armés, soutenir l’autonomisation des femmes congolaises, et mettre fin aux atrocités utilisées comme armes de guerre depuis trois décennies. Des engagements qui résonnent particulièrement dans les provinces orientales en proie à l’instabilité.
La résolution 2773 ONU, adoptée à l’unanimité le 21 février dernier, a occupé une place centrale dans les échanges. Ce texte historique condamne sans ambiguïté le Rwanda pour son soutien au groupe armé M23 et l’exploitation illicite des ressources naturelles congolaises. Les parlementaires européens ont assuré leur adhésion totale à cette position des Nations Unies, renforçant ainsi la pression internationale sur Kigali.
Au-delà des questions sécuritaires, la coopération institutionnelle a été abordée, avec des perspectives de soutien aux réformes de gouvernance démocratique. Cette visite marque-t-elle un tournant dans les relations RDC-UE ? Si les déclarations d’intention sont claires, leur traduction en actions concrètes restera le véritable test de l’engagement européen en faveur de la souveraineté congolaise. La communauté internationale observera désormais comment ces principes se matérialiseront dans la stabilisation des zones conflictuelles et la protection des civils.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net