La revitalisation de l’axe routier Mongwalu-Galay-Yedi agit comme un électrochoc sur l’économie de l’Ituri. Les travaux de réhabilitation menés par l’entreprise Sous le Palmier ont métamorphosé cette artère vitale, longtemps paralysée par les conflits armés et l’embroussaillement. Qui aurait imaginé qu’un simple ruban d’asphalte puisse faire chuter de 33,3% le prix du riz en quelques semaines ? Pourtant, les chiffres parlent d’eux-mêmes : le kilo de riz est passé de 15 000 à 10 000 francs congolais, une déflation salutaire pour les ménages de Djugu.
Cette renaissance infrastructurelle intervient après des mois de violents affrontements entre groupes armés et FARDC qui avaient gelé tout développement. Le déploiement stratégique des engins en février dernier a constitué le premier acte d’une véritable résurrection socio-économique. Aujourd’hui, le trafic routier entre Mambasa et les zones avoisinantes bat son plein, contrastant radicalement avec le silence des mois précédents où aucun véhicule n’osait s’aventurer sur cette voie de survie.
Les conséquences tangibles se mesurent à plusieurs niveaux :
- Le temps de trajet entre Kessi et Mongwalu est passé de 48-72 heures à seulement 90 minutes
- Les maisons de commerce de Galay retrouvent un approvisionnement régulier
- Les marchés locaux regorgent à nouveau de denrées à des prix accessibles
« Cette route est notre veine jugulaire », confie un opérateur économique de Kessi, soulignant comment la fluidité retrouvée des échanges irrigue l’ensemble du tissu productif. Les témoignages recueillis à Galay confirment cette dynamique vertueuse : la bouteille d’huile a suivi la même décrue tarifaire que le riz, passant de 15 000 à 10 000 francs congolais.
Le retour à la normale des activités socio-économiques dépasse le simple cadre commercial. La sécurisation accrue par les FARDC a permis un retour massif des populations déplacées et la réouverture des écoles, symboles forts d’une pacification durable. Le centre de négoce de Galay, jadis fantomatique, bruisse à nouveau d’activités, incarnant la résilience d’un territoire meurtri.
Cette réhabilitation routière constitue un cas d’école de l’impact catalytique des infrastructures sur le développement local. La route Mongwalu-Galay-Yedi n’est plus seulement un chemin de terre, mais le cordon ombilical qui relie désormais les communautés isolées aux circuits économiques régionaux. Reste à présent à pérenniser cette embellie : la présence militaire stabilisatrice et l’entretien régulier de l’axe seront les clés pour transformer cette reprise conjoncturelle en prospérité structurelle. L’Ituri pourrait bien écrire, grâce à ce corridor revitalisé, un nouveau chapitre de son histoire économique.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net