Dans un contexte de crise politique et sécuritaire persistante en République Démocratique du Congo, le Rassemblement congolais pour la démocratie/Kisangani-mouvement de libération (RCD/K-ML) a lancé un avertissement solennel mercredi. Réuni en conseil national extraordinaire à Kinshasa, ce pilier de l’opposition congolaise dirigé par Antipas Mbusa Nyamwisi a pointé du doigt ce qu’il qualifie de « basculement progressif vers un chaos généralisé », une analyse qui interpelle tant les institutions nationales que la communauté internationale.
L’insécurité au Congo, selon le RCD/K-ML, atteint désormais un seuil critique qui menace l’intégrité territoriale du pays. Le parti évoque sans détour le spectre de la balkanisation, un scénario catastrophe qui planerait sur la RDC si aucune mesure radicale n’était prise. Cette alarme résonne comme un constat d’échec des stratégies sécuritaires actuelles face à la multiplication des groupes armés dans l’Est du pays. Comment expliquer cette escalade incontrôlée, alors que les efforts militaires se succèdent depuis des années ?
Face à cette crise politique à Kinshasa, le RCD/K-ML prône un dialogue national inclusif comme unique issue de secours. Le parti insiste sur l’urgence d’une concertation élargie associant « l’Union africaine, la SADC, l’EAC, ainsi que les initiatives de Doha, Washington, la CENCO et l’ECC ». Une approche multilatérale qui souligne le peu de confiance accordé aux mécanismes purement internes. Cette proposition interroge : les acteurs congolais sont-ils encore capables de résoudre seuls l’impasse sécuritaire qui mine le pays depuis près de trois décennies ?
Le mouvement d’opposition rappelle avec amertume que « depuis 1996, les violences armées n’ont apporté aucune solution durable », alimentant plutôt « un cycle de revanche et d’instabilité ». Un diagnostic sévère qui met en lumière l’échec des solutions militaires successives. Dans ce contexte, le RCD/K-ML plaide pour l’élaboration d’un « mécanisme consensuel de gouvernance apaisée » conditionnant la tenue d’élections crédibles. Une position qui sous-entend que le processus électoral actuel serait voué à l’échec sans réformes préalables profondes.
Parallèlement à cet appel au sursaut patriotique, le parti dénonce vigoureusement « la montée des discours populistes identitaires et extrémistes », jugés contre-productifs face aux défis actuels. Cette mise en garde vise implicitement certaines franges politiques qui instrumentaliseraient les clivages ethniques ou régionaux dans un pays où la cohésion nationale apparaît plus fragile que jamais. Le RCD/K-ML insiste sur la nécessité d’une réponse aux urgences humanitaires, rappelant que la crise sécuritaire se double d’un drame humain aux proportions catastrophiques.
L’appel lancé depuis Kinshasa représente-t-il une simple déclaration d’intention ou le début d’une mobilisation concrète ? La crédibilité de ce dialogue national tant réclamé dépendra de sa capacité à intégrer les véritables forces vives de la nation, au-delà des seuls appareils politiques. Alors que la RDC semble à un tournant décisif de son histoire, la communauté internationale suivra avec attention la traduction opérationnelle de ces propositions. Le temps n’est plus aux diagnostics mais aux remèdes, sous peine de voir s’accomplir les sombres prédictions évoquées.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net