Le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général Évariste Kakule Somo, a lancé un appel pressant lors de la Journée internationale des casques bleus. Cet événement commémoré chaque 29 mai a servi de tribune pour exiger un renforcement urgent de la collaboration entre Kinshasa, la MONUSCO et les communautés locales. Une synergie jugée vitale pour stabiliser cette région meurtrie par des décennies de conflits.
Devant les représentants onusiens et les autorités provinciales, l’officier a rendu un hommage solennel aux soldats de la paix tombés au champ d’honneur. « Au nom du gouvernement provincial et des populations, je salue ces hommes et femmes venus du monde entier », a déclaré le général Kakule, la voix empreinte d’émotion. Des vies perdues lors d’opérations conjointes avec les FARDC ou dans la protection des civils.
La présence des casques bleus à Beni illustre cet engagement sanglant. Dans ce bastion des ADF, les militaires onusiens ont combattu aux côtés des forces congolaises, payant parfois de leur vie cette alliance. Récemment encore à Goma, leur sacrifice a stoppé l’avancée des ennemis de la République. Des actes de bravoure qui soulèvent une question cruciale : cette paix tant attendue peut-elle advenir sans une coordination renforcée ?
Le gouverneur Kakule reconnaît les limites des efforts actuels. « La paix n’est pas totalement rétablie », concède-t-il, martelant que chaque village sécurisé et chaque vie sauvée demeurent des victoires conjointes. Son plaidoyer insiste sur l’urgence d’intégrer davantage les populations locales dans ce dispositif sécuritaire. Une approche holistique où la confiance mutuelle devient l’arme principale contre l’instabilité.
Cette demande intervient dans un contexte où la MONUSCO entame son retrait progressif du territoire congolais. Le général Kakule souligne paradoxalement la nécessité d’optimiser la coopération durant cette phase critique. Les défis du Nord-Kivu sécurité persistent : groupes armés, déplacés internes, économie paralysée. Autant de fronts où l’appui des casques bleus reste déterminant selon les analyses stratégiques.
L’hommage aux soldats FARDC tombés en opération commune a résonné particulièrement lors de cette cérémonie. Le gouverneur a rappelé que la quête de paix dans l’Est RDC se nourrit de ces sacrifices croisés. Mais l’officier maintient que l’efficacité future repose sur un triptyque indissociable : renseignement partagé, réponse coordonnée et légitimité communautaire. Un modèle que Beni expérimente déjà sur le terrain avec des résultats mitigés mais porteurs d’espoir.
Alors que la MONUSCO redéploie ses effectifs, l’accent est mis sur la pérennisation des acquis. Le général Kakule MONUSCO travaille désormais à formaliser des mécanismes de transition sécuritaire. Des réunions techniques sont annoncées pour juin afin de concrétiser cette synergie réclamée. L’objectif reste inchangé : transformer les victoires tactiques en stabilité durable pour des populations exténuées par les crises cycliques.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
