Le camp militaire colonel Tshatshi à Kinshasa a été le théâtre d’un discours martial sans ambiguïté ce mercredi 28 mai. Le général-major Ephraïm Kabi Kiriza, commandant de la Garde républicaine, a adressé un rappel cinglant à ses troupes sur leur devoir d’apolitisme. Face aux unités rassemblées sur la « Place de la loyauté », il a martelé un principe sacro-saint : « Nous sommes apolitiques ».
L’avertissement du chef de la sécurité présidentielle résonne dans un contexte politique tendu. Ses paroles ont souligné l’impératif pour les militaires de déjouer toute tentative de manipulation. « Celui qui aime la patrie ne peut jamais comploter pour la balkanisation de ce pays », a-t-il lancé devant les gardes républicains. Un message percutant visant explicitement ceux qui pourraient se laisser « acheter par des politiciens véreux ».
Le ton s’est fait plus grave encore lorsque le général Kiriza a évoqué les conséquences de la trahison. « Le salaire de la trahison, c’est la mort, parce que la patrie ne pardonne jamais le traître », a-t-il déclaré sans détour. Cet avertissement solennel aux forces chargées de la protection du Chef de l’État prend une résonance particulière. Quelle portée ont ces mots dans l’actuel climat sécuritaire ?
L’allocution intervient à un moment crucial. Elle fait suite aux récentes déclarations de l’ancien président Joseph Kabila. Celui-ci a laissé entendre un possible ralliement à la rébellion du M23 qui occupe actuellement Goma et Bukavu. Le commandant de la Garde républicaine a-t-il voulu prévenir tout effet de contagion au sein des rangs ? Son insistance sur la défense de l’intégrité territoriale suggère une réponse affirmative.
Le choix du lieu n’est pas anodin. Le camp Tshatshi, base stratégique de la sécurité présidentielle à Kinshasa, symbolise le cœur du dispositif de protection du pouvoir. En y prononçant ce discours, le général Kiriza a envoyé un signal fort. L’armée congolaise doit rester un rempart indivisible contre les divisions. L’unité des forces demeure la condition sine qua non de la stabilité nationale.
L’exhortation à la vigilance dépasse le simple cadre protocolaire. Elle touche à l’essence même de la mission de la Garde républicaine RDC. Dans un pays confronté à des défis sécurités multiples, la loyauté des troupes d’élite devient un enjeu existentiel. L’apolitisme affiché sert-il de bouclier contre les influences externes ? La réponse du général Kiriza ne souffre aucune équivoque.
Ce rappel à l’ordre intervient alors que la région des Grands Lacs traverse une phase de turbulence extrême. Les menaces contre l’intégrité de la RDC exigent une cohésion militaire sans faille. Le discours du camp Tshatshi réaffirme que l’armée n’est l’instrument d’aucune ambition personnelle. Elle reste au service exclusif de la nation et de sa sauvegarde.
La causerie morale s’est conclue sur un appel à la discipline absolue. Les gardes républicains ont reçu l’instruction de demeurer des remparts contre la subversion. Leur mission : protéger les institutions sans céder aux sirènes politiques. Dans cette période critique, le général Kiriza a clairement tracé la ligne rouge. Toute compromission équivaudrait à une trahison capitale.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net