Les rues de Kinshasa étouffent sous 10 000 tonnes de déchets produits quotidiennement, un étau qui se resserre avec les inondations récurrentes. Dans ce contexte d’urgence écologique, l’ONG ECC-Bâtir a sonné l’alarme mercredi lors d’un atelier stratégique sur l’assainissement résilient RDC, face à un changement climatique Kinshasa subit chaque année davantage.
Comment transformer nos déchets en remparts contre la crise environnementale ? La réponse a germé dans les propositions concrètes dévoilées aux partenaires – ministère de l’Environnement, UNICEF et Equity-BCDC en tête. Le recyclage déchets plastiques Congo émerge comme une solution révolutionnaire : ces matériaux polluants deviendront briques pour latrines ou combustibles, réduisant à la fois la pollution et les risques sanitaires.
« L’éducation à l’assainissement doit germer dès l’école », ont martelé les intervenants, soulignant que chaque citoyen porte un fragment de responsabilité dans cette bataille. L’initiative d’ECC Bâtir environnement ne se contente pas de diagnostics : une commission opérationnelle a été constituée pour forger d’ici deux mois une feuille de route gouvernementale. Cet atelier plaidoyer assainissement marque un tournant décisif.
Les conséquences de l’inaction sont palpables : choléra, malaria et dysenterie prospèrent dans les eaux stagnantes, tandis que les canalisations obstruées transforment les pluies en déluges destructeurs. Pourtant, l’espoir renaît avec ces projets qui tissent résilience et innovation. La transformation des sachets plastique – ces étouffeurs de sols – en structures sanitaires durables incarne ce cercle vertueux où la menace devient bouclier.
Reste un défi colossal : comment généraliser ces solutions dans une mégapole où 70% des habitants vivent dans des quartiers précaires ? La feuille de route en préparation devra répondre à cette équation vitale, intégrant impérativement les communautés locales. Car sans ancrage territorial, aucune résilience ne peut affronter la violence des pluies tropicales amplifiées par le réchauffement.
Alors que la saison des pluies menace à nouveau, cet atelier plante une graine d’espoir : celle d’une Kinshasa où les déchets ne seraient plus fossoyeurs des caniveaux, mais artisans de sa propre survie. La métamorphose est en marche, mais l’heure n’est plus aux discours – seul l’action collective évitera l’asphyxie définitive.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net