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RDC : Un concours d’architecture pour immortaliser la mémoire des victimes de conflits

Dans un geste porteur d’espoir, le Fonds National de Réparation des Victimes (FONAREV) ouvre un chapitre inédit de la réconciliation en République démocratique du Congo. Lancé ce jeudi, un concours d’architecture et d’art vise à ériger six espaces mémoriels dans des lieux marqués par les stigmates des conflits. « Ces monuments seront bien plus que du béton. Ils incarneront notre capacité à transformer la douleur en force collective », affirme Emmanuel Zandi, Directeur Général Adjoint du FONAREV.

Kasika, Mwenga, Kalemie… Ces noms résonnent comme des cicatrices dans la mémoire nationale. Chaque site retenu pour accueillir ces œuvres symboliques représente un épisode douloureux de l’histoire congolaise. À Songololo, là où repose le cimetière des BDK, ou encore au rond-point de la paix à Tshimbulu, les futurs monuments devront concilier hommage aux victimes et pédagogie citoyenne. Comment traduire en formes et en matières la résilience d’un peuple meurtri ? C’est le défi lancé aux étudiants congolais, seuls autorisés à participer à ce projet pilote.

Le concours, ouvert jusqu’au 4 juin 2025, s’inscrit dans une logique de justice réparatrice. « Il ne s’agit pas seulement de commémorer le passé, mais de construire des lieux de vie où les jeunes générations pourront s’approprier leur histoire », précise un responsable du FONAREV. Une approche qui interroge : les symboles architecturaux peuvent-ils véritablement panser les blessures d’une nation ? Pour les organisateurs, ces espaces doivent servir de catalyseurs pour une mémoire active, loin du silence complice qui a souvent entouré les crimes passés.

La restriction aux seuls candidats congolais suscite autant d’enthousiasme que de questions. Certains y voient une opportunité de valoriser le talent local, tandis que d’autres s’interrogent sur l’exclusion des experts internationaux. « C’est une manière de reconnaître que les solutions doivent émerger de ceux qui ont vécu ces réalités », défend un membre de la commission d’organisation. Les projets lauréats devront répondre à un impératif : créer des lieux de recueillement qui évitent l’écueil du misérabilisme pour instead célébrer la dignité des survivants.

Dans un pays où les blessures des conflits armés restent béantes, cette initiative du FONAREV apparaît comme un test crucial. Les six monuments prévus constitueront-ils les premiers jalons d’une cartographie mémorielle nationale ? L’enjeu dépasse l’architecture : il s’agit de matérialiser dans l’espace public une reconnaissance longtemps attendue par les victimes. Entre devoir de mémoire et nécessité de reconstruction, la RDC tente d’écrire un nouveau récit collectif où les pierres deviennent des pages d’histoire vivante.

Alors que les candidats planchent sur leurs esquisses, une question persiste : comment concrétiser ces ambitions dans un contexte de fragilité persistante ? Le succès de ce projet pilote dépendra autant de la qualité des réalisations que de leur appropriation par les communautés locales. Reste à voir si ces espaces de mémoire parviendront à transformer les plaies du passé en ferments d’unité nationale.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd

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Chloé Kasong
Chloé Kasong
Issue de Kinshasa, Chloé Kasong est une analyste rigoureuse des enjeux politiques et sociaux de la RDC. Spécialisée dans la couverture des élections, elle décortique pour vous l’actualité politique avec impartialité, tout en explorant les mouvements sociaux qui façonnent la société congolaise. Sa précision et son engagement font d'elle une voix incontournable sur les grandes questions sociétales.
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