La République Démocratique du Congo (RDC) fait face à une recrudescence inquiétante de cas de choléra dans les provinces du Maniema et de la Tshopo. Le Fonds central d’intervention d’urgence (CERF) a débloqué 750 000 dollars pour une réponse rapide coordonnée par l’UNICEF, l’OMS et leurs partenaires. Objectif principal : enrayer la propagation de cette maladie hydrique qui a bondi de 158 à 577 cas en seulement quatre semaines dans les zones de santé de Kindu, Alunguli et Opala.
Mais comment une telle accélération a-t-elle été possible ? L’explication réside dans le « cadre d’anticipation contre le choléra », un mécanisme innovant activé pour la troisième fois depuis son lancement en 2022. Imaginez une brigade anti-incendie déployée avant que les flammes ne gagnent les habitations : ce dispositif permet d’agir précocement en améliorant l’accès à l’eau potable, en construisant des latrines d’urgence et en distribuant des kits d’hygiène. « Cette approche sauve des vies en coupant court à l’engrenage épidémique », insiste Bruno Lemarquis, Coordonnateur humanitaire en RDC.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 60% des cas concernent des enfants de moins de 15 ans, population vulnérable face à la déshydratation aiguë caractéristique du choléra. Le programme cible donc prioritairement 145 000 personnes dans les foyers actifs, avec un volet crucial de sensibilisation communautaire. Car chaque minute compte : sans traitement, le taux de mortalité peut atteindre 50%, alors qu’il tombe à moins de 1% avec une prise en charge adaptée.
Ce financement du CERF s’inscrit dans une collaboration étroite avec le Programme national d’élimination du choléra. Un modèle qui pourrait faire école : « Les leçons tirées ici sont transférables à d’autres contextes épidémiques », souligne M. Lemarquis. Reste maintenant à transformer l’essai sur le terrain, où les équipes affrontent un défi double : maîtriser la flambée actuelle tout en renforçant la résilience des infrastructures sanitaires locales.
Que doivent faire les populations concernées ? Les spécialistes rappellent les gestes barrières : traitement systématique de l’eau de boisson, lavage des mains au savon, et consultation immédiate dès l’apparition de diarrhées aqueuses sévères. Aux autorités locales de maintenir la mobilisation pour que ces fonds d’urgence produisent des effets durables contre ce fléau récurrent.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd