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Mission APF en RDC : L’ultime tentative de désamorcer la crise sécuritaire au Kivu ?

Alors que les tensions entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda atteignent un niveau critique, une initiative diplomatique inédite émerge sous l’égide de la Francophonie. Une délégation de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF) et des présidents des parlements francophones d’Afrique entame, depuis Kinshasa, une mission de bons offices visant à désamorcer la crise sécuritaire dans l’Est congolais, alimentée par l’appui présumé de Kigali à la rébellion M23.

Une médiation à haut risque dans un climat de défiance

Arrivée le 25 mai 2025, la délégation a entamé un marathon diplomatique incluant des rencontres avec le président Félix Tshisekedi, les dirigeants des deux chambres du Parlement, la société civile et la Monusco. Objectif affiché : créer un canal de dialogue alternatif face à l’enlisement des mécanismes régionaux. « Notre présence s’inscrit dans la tradition de la diplomatie parlementaire francophone, outil complémentaire pour prévenir les conflits », explique Amal Amélia Lakrafi, députée française membre de la mission.

Le spectre du M23 et l’équation rwandaise

La rébellion M23, qui contrôle des territoires clés du Nord et Sud-Kivu, cristallise les frustrations. Les rapports d’experts de l’ONU pointant le soutien rwandais aux rebelles ont complexifié les relations entre Kinshasa et Kigali. La mission APF prévoit d’ailleurs une étape cruciale au Rwanda à partir du 27 mai, marquant une volonté d’équilibre dans la médiation. Mais comment concilier cette approche inclusive avec les accusations répétées de la RDC contre son voisin ?

La Francophonie en arbitre : atout ou leurre ?

L’APF, forte de son réseau de 88 parlements membres, mise sur sa neutralité perçue et son ancrage linguistique commun pour faciliter le dialogue. Ses outils – observation électorale, résolutions politiques – pourraient-ils compléter les processus de paix existants menés par l’UA ou le Qatar ? Certains analystes soulignent cependant les limites d’une organisation parfois critiquée pour son manque de moyens coercitifs. « La vraie valeur ajoutée réside dans la capacité à créer un espace de confiance pré-négociation », tempère un diplomate sous couvert d’anonymat.

Un puzzle diplomatique aux multiples pièces

Cette initiative s’inscrit dans un paysage international déjà saturé d’acteurs : États-Unis, Union Africaine et pays voisins multiplient les démarches parallèles. Le risque de dilution des efforts guette. Pourtant, la spécificité francophone pourrait jouer un rôle décisif : 70% des échanges transfrontaliers dans la région s’effectuent en français, langue partagée mais paradoxalement absente des pourparlers précédents.

Quelles perspectives pour le Kivu ?

Si les attentes populaires sont immenses, les défis restent colossaux. Le calendrier serré (trois jours par capitale) interroge sur la profondeur des échanges possibles. La question du désarmement des groupes armés et du retrait des forces étrangères – dont celles suspectées d’être rwandaises – demeure l’épine dorsale du conflit. La mission pourra-t-elle impulser une dynamique nouvelle avant que les combats ne reprennent ?

Alors que les premières réactions locales oscillent entre scepticisme et espoir prudent, cette initiative rappelle un impératif : dans une région minée par les cycles de violence, chaque tentative de dialogue – même imparfaite – mérite d’être explorée. Les prochains jours diront si la diplomatie parlementaire francophone peut écrire une page inédite dans l’histoire tourmentée des Grands Lacs.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

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