Une audition cruciale s’est tenue ce jeudi à l’assemblée provinciale du Maniema. Taylor Lawamo Selemani, ministre provincial de l’Intérieur, a été confronté aux questions pressantes des députés sur la dégradation sécuritaire qui mine la région. La quasi-totalité des territoires de la province subit la présence des combattants Wazalendo, accusés d’exactions répétées.
La motion d’information initiée par les élus a placé le ministre face à ses responsabilités. Des rapports alarmants évoquent tortures, extorsions et pillages attribués à ces groupes armés. Comment une telle situation a-t-elle pu s’enraciner malgré les dispositifs sécuritaires existants ?
En réponse, le responsable provincial a assuré avoir entamé des négociations avec le commandement des Wazalendo. Des pourparlers présentés comme une stratégie visant à désamorcer la crise. Mais les détails concrets sur ces discussions restent flous, suscitant des doutes quant à leur efficacité réelle.
Les députés ont globalement salué les explications du ministre tout en exigeant des actions tangibles. Un consensus émerge sur la nécessité d’impliquer le gouvernement central dans la résolution de cette crise sécuritaire au Maniema. La sécurisation des axes routiers et le désarmement des milices figurent parmi les priorités exprimées.
Cette audition intervient dans un contexte de pression populaire croissante. Les habitants de Kibombo et d’autres zones touchées réclament une protection urgente face aux exactions attribuées aux Wazalendo. Les récentes attaques contre des civils accentuent l’urgence d’une réponse coordonnée.
Le gouvernement provincial promet un plan d’action renforcé dans les prochaines semaines. Reste à savoir si ces annonces se traduiront par une amélioration sur le terrain. La crédibilité des autorités locales se jouera dans leur capacité à rétablir l’ordre public dans cette région stratégique de la RDC.
Cette crise sécuritaire au Maniema illustre les défis persistants de la stabilisation dans l’est du pays. Elle pose avec acuité la question du rôle des groupes d’autodéfense locaux, entre solution sécuritaire et risque de dérives incontrôlables. La réponse nationale attendue déterminera l’évolution d’une situation qui inquiète bien au-delà des frontières provinciales.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net