Une crise sanitaire sans précédent secoue l’hôpital général de référence d’Inongo, révélée par la visite choc du ministre provincial de la Santé, le Dr Nickel Bokoni Mbo. Cet établissement, censé incarner l’espoir thérapeutique dans le Mai-Ndombe, présente un visage inquiétant : herbes folles colonisant la cour, déchets médicaux épars et stocks pharmaceutiques quasi inexistants.
Un environnement hospitalier à haut risque
« Parmi tous les hôpitaux généraux de la province, c’est le plus sale à tous les niveaux », a lancé le ministre, constat amer à l’appui. La pharmacie centrale, réduite à quelques médicaments isolés sur des étagères poussiéreuses, illustre ce que le responsable qualifie de « pharmapoche » plutôt que de dépôt digne de ce nom.
Dysfonctionnements systémiques
Le témoignage personnel du Dr Mbo frappe par son acuité : « Quand on m’a amené ici, je pensais que c’était pour me tuer ». Des médecins absents pendant des heures, du personnel soignant fantomatique, des pratiques financières opaques… Ces révélations pointent une gestion défaillante qui dépasse la simple question des moyens.
Mai-Ndombe : un miroir grossissant des défis congolais
Cette situation reflète les difficultés structurelles d’une province créée en 2015. L’enclavement géographique complique l’approvisionnement en médicaments, tandis que l’absence de morgue fonctionnelle et d’infrastructures de navigation sûres aggrave la vulnérabilité sanitaire. Comment assurer des soins de base dans ces conditions ?
Urgence d’une réponse multisectorielle
Les spécialistes en santé publique tirent la sonnette d’alarme : « Un hôpital insalubre devient un incubateur de maladies », explique un expert sous couvert d’anonymat. La solution passe par une mobilisation conjuguant assainissement, formation du personnel et mécanismes de transparence dans la gestion des ressources.
Le Dr Mbo promet un plan d’action urgent incluant la réhabilitation des pavillons et un audit financier. Mais dans une région où seulement 12% des structures sanitaires disposent de stocks réguliers de médicaments (selon les données 2023), la route vers des soins de qualité reste semée d’embûches.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd