Dans un contexte où l’accès à l’électricité reste un défi majeur pour la République Démocratique du Congo, la Société Nationale d’Électricité (SNEL) intensifie ses opérations de réhabilitation sur trois sites stratégiques. Ces initiatives, combinant expertise locale et partenariats internationaux, pourraient marquer un tournant dans la relance du secteur énergétique congolais.
La Tshopo : une renaissance hydroélectrique sous pression
Au cœur de la province éponyme, les techniciens de la SNEL œuvrent au remontage du groupe G1 de la centrale hydroélectrique. Ces travaux, qualifiés de « priorité nationale » par un ingénieur sous couvert d’anonymat, progressent à un rythme soutenu pour respecter l’échéance d’août. Un pari technique audacieux quand on sait que cette unité fournissait historiquement 15% de la capacité régionale avant sa mise hors service.
Inga II : le géant du fleuve Congo se modernise
Plus au sud-ouest, le chantier de réhabilitation du groupe G25 à Inga II illustre la complexité des enjeux énergétiques nationaux. L’intervention du spécialiste allemand Voith Hydro, avec le délicat repositionnement du rotor de l’alternateur, révèle le niveau technologique requis. « Cette opération équivaut à remettre en marche le cœur battant de notre potentiel hydroélectrique », analyse un expert énergétique basé à Kinshasa.
Mbuji-Mayi : vers la fin des délestages chroniques ?
Dans le Kasaï-Oriental, l’installation d’un nouveau module de communication sur le groupe G1 thermique suscite l’espoir. Les essais en cours pourraient stabiliser l’alimentation d’une ville où seulement 8% de la population avait accès à un courant continu en 2022 selon les données provinciales. Un défi de taille pour la SNEL, confrontée à une demande croissante dans ce bassin minier stratégique.
Partenariats techniques : clé de voûte de la stratégie SNEL
La réussite de ces projets repose sur un savant dosage entre compétences locales et savoir-faire étranger. Si Voith Hydro apporte sa maîtrise des grands équipements à Inga, la Direction Provinciale des Ressources/AC démontre à Mbuji-Mayi la montée en puissance des capacités endogènes. Une synergie que le gouvernement compte répliquer sur d’autres sites vulnérables.
Ces interventions s’inscrivent dans un plan plus vaste visant à porter le taux d’électrification national de 19% à 35% d’ici 2030. Reste à savoir si ces efforts suffiront à combler le retard accumulé et à répondre aux besoins d’une économie en pleine diversification. La prochaine mise en service du groupe G1 de la Tshopo en août constituera un premier test concret pour la crédibilité de cette feuille de route énergétique.
Article Ecrit par Amissi G
Source: mediacongo.net