Alors que les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu continuent de faire face à une insécurité chronique, une lueur d’espoir se profile pour des milliers d’élèves. Pour la deuxième année consécutive, le gouvernement congolais assume intégralement les frais examens RDC 2025 dans ces zones en proie aux groupes armés. Une mesure d’urgence qui concerne 718 558 candidats aux évaluations certificatives.
« Comment concentrer son esprit sur les révisions quand les combats résonnent aux portes des écoles ? » s’interroge Julienne, enseignante à Goma. Son témoignage résume le défi quotidien des acteurs de l’éducation zones conflit RDC. Face à cette réalité, la décision gouvernementale vise à préserver le droit à l’évaluation équitable pour tous.
Une extension géographique significative
Contrairement à l’édition 2024 limitée au Nord-Kivu, la prise en charge s’étend désormais au Sud-Kivu voisin. Le vice-ministre Jean-Pierre Kezamudru Musisiri justifie cette extension par « l’aggravation des défis sécuritaires et humanitaires » dans l’Est du pays. Concrètement, les frais d’inscription à l’ENAFEP, au TENASOSP et à l’Exetat seront intégralement supportés par l’État.
« Garantir l’accès aux examens nationaux n’est pas qu’une question budgétaire. C’est un acte de résistance contre la privatisation de l’éducation par la guerre »
Un calendrier scolaire sous tension
Les dates clés des épreuves tombent comme un rappel urgent :
- Exetat session ordinaire : 28-31 juillet 2025
- ENAFEP : 1er-2 juillet 2025
- TENASOSP : 17-18 juillet 2025
Reste la question épineuse du déploiement sécurisé des épreuves dans les territoires contrôlés par le M23. Le gouvernement évoque des « plans de contingence » incluant des centres d’examen délocalisés et des corridors humanitaires. Des mesures encore floues qui inquiètent les directeurs d’écoles contactés par nos soins.
Un financement progressif mais incomplet
Si l’initiative est saluée, son exécution financière interroge. En 2024, seul 66% des fonds alloués avaient été effectivement décaissés. Le vice-ministre se veut rassurant : « Les 34% restants seront disponibles avant le début des épreuves ». Un engagement crucial pour maintenir la crédibilité de cette politique éducative en zone de guerre.
Cette mesure exceptionnelle pose cependant une question fondamentale : jusqu’à quand la RDC pourra-t-elle compenser par des substitutions financières les fractures profondes nées des conflits armés ? Alors que les combats persistent, l’école congolaise continue de résister, cahier d’une main et kalachnikov de l’autre.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd