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Nord-Kivu : Les examens scolaires défient la guerre grâce à l’UNICEF

Dans une région où le bruit des armes couvre souvent le murmure des salles de classe, une lueur d’espoir surgit à Beni. Les malles contenant les épreuves de l’Examen d’État hors session et de l’ENAFEP viennent d’être réceptionnées dans cette ville du Nord-Kivu, épicentre de crises répétées. Comment le système éducatif congolais parvient-il à maintenir ce fragile équilibre entre guerre et persévérance scolaire ?

L’opération, coordonnée avec l’appui logistique de l’UNICEF, relève du parcours du combattant. Les questionnaires doivent encore traverser des zones sous contrôle rebelle pour atteindre Goma et Bukavu. « C’est un véritable marathon contre la montre et l’insécurité », confie un agent éducatif sous couvert d’anonymat. Les défis ? Contourner les barrages improvisés, anticiper les mouvements des groupes armés, et surtout garder intacte la confidentialité des épreuves.

Prisca Luanda, conseillère du gouverneur militaire chargée de l’éducation, insiste sur l’enjeu symbolique : « Aucun enfant ne sera oublié ». Une promesse ambitieuse dans une province où, selon les dernières estimations, près de 600 écoles sont fermées ou occupées par des combattants. Les candidats devront parfois parcourir des dizaines de kilomètres pour rejoindre les centres d’examen sécurisés.

L’UNICEF joue ici un rôle clé, fournissant non seulement un appui logistique mais aussi des kits scolaires d’urgence. « Ces examens représentent bien plus qu’une évaluation académique », analyse un expert éducation de l’organisation. « C’est une bouée de sauvetage psychologique pour des enfants traumatisés par des années de conflit ».

Mais derrière cette mobilisation se cache une amère réalité : pourquoi les écoliers congolais doivent-ils risquer leur vie pour accéder à un droit fondamental ? Les enseignants des zones rurales dénoncent des conditions de préparation précaires : « Nos élèves n’ont parfois jamais vu une lampe électrique de leur vie. Comment voulez-vous qu’ils étudient après le coucher du soleil ? »

Le calendrier maintenu coûte que coûte – les épreuves débutent le 2 juin – interroge sur la priorité donnée à l’éducation nationale. Certains parents s’inquiètent : « Entre protéger nos enfants et les envoyer passer des examens, le choix est déchirant ». Pourtant, pour beaucoup de familles déplacées, le précieux sésame scolaire reste le seul capital transférable vers des jours meilleurs.

Ce ballet périlleux de malles scolaires entre zones conflictuelles pourrait-il inspirer de nouvelles approches éducatives ? Des voix appellent à une décentralisation des processus d’élaboration des épreuves, ou à l’adoption urgente de plans de continuité pédagogique adaptés aux crises prolongées. Pour l’heure, des milliers de candidats nord-kivutiens retiennent leur souffle, leurs rêves d’avenir scellés dans des enveloppes qui bravent les frontières de la guerre.

Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net

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Yvan Ilunga
Yvan Ilunga
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
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