Dans un contexte marqué par une instabilité politique croissante, le président Félix Tshisekedi a tiré la sonnette d’alarme lors de la 44e réunion du Conseil des ministres. Face à la multiplication des motions de défiance contre les gouverneurs provinciaux, le chef de l’État a dénoncé une « dynamique de déstabilisation » menaçant les fondements institutionnels de la RDC. Une sortie qui résonne comme un aveu d’impuissance face aux calculs politiciens locaux.
Le récent limogeage du gouverneur du Kasaï-Oriental, précipité par une assemblée provinciale frondeuse, illustre cette tendance inquiétante. « Comment expliquer cette frénésie destitutrice alors que le pays combat des groupes armés dans l’Est ? », semble interroger en filigrane le locataire du Palais de la Nation. Un paradoxe qui expose les failles d’un système où les ambitions personnelles prennent le pas sur l’intérêt général.
Le président n’a pas mâché ses mots : « La stabilité des exécutifs provinciaux n’est pas négociable ». Pourquoi alors cette incapacité à endiguer les crises à répétition ? Certains observateurs pointent du doigt les contradictions d’un pouvoir central à la fois promoteur de la décentralisation et victime de ses dérives. La cohésion nationale, brandie comme mantra gouvernemental, se heurte à la réalité des rapports de force locaux.
Cette mise en garde présidentielle intervient dans un climat sécuritaire explosif. Alors que les provinces de l’Est sombrent dans la violence, les jeux d’appareils provinciaux apparaissent comme une dangereuse distraction. « Nous jouons avec le feu institutionnel », pourrait-on résumer. Les mots du chef de l’État, bien que fermes, peinent à masquer l’absence de mécanismes contraignants pour discipliner les assemblées provinciales.
Reste la question centrale : ces turbulences politiques constituent-elles une menace existentielle pour le régime Tshisekedi ? La réponse se niche peut-être dans l’urgence affichée d’adopter « des mesures concrètes ». Mais lesquelles ? Le flou persistant autour des solutions proposées alimente les spéculations sur la capacité réelle du pouvoir central à reprendre la main. Un test crucial se profile à l’horizon, alors que d’autres gouverneurs pourraient connaître le même sort que leur homologue du Kasaï-Oriental.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net