De violents affrontements ont éclaté ce dimanche 25 mai 2025 à Lushebere, entre les rebelles du M23 et les forces combinées des FARDC et des Wazalendo. Située sur l'axe stratégique Kishishe-Bambo, cette localité de la chefferie de Bwito (territoire de Rutshuru) subit depuis l'aube un déluge de feu. Des sources locales confirment l'utilisation d'armes lourdes, transformant la zone en un champ de bataille improvisé.
« Les terroristes du M23-AFC, soutenus par les RDF, tentent de prendre le contrôle de nos positions », alerte Chirac Mafula, président du Parlement des jeunes de Bwito. Les combats, toujours en cours en début d'après-midi, ont provoqué un mouvement de panique parmi les populations retournées. Des témoins évoquent des tirs croisés dans tous les sens, avec un risque élevé de balles perdues.
Cette escalade intervient dans un contexte sécuritaire déjà délétère. Depuis trois semaines, plus de 900 familles ont fui la chefferie de Bwito. À Bambo-Centre, les déplacés survivent dans des conditions précaires. MSF rapporte que 500 ménages occupent des infrastructures publiques, tandis que 4 000 personnes supplémentaires s'entassent chez l'habitant.
Face à cette crise humanitaire grandissante, les appels se multiplient. Un notable local exige « l'anéantissement des groupes armés » et réclame une mobilisation internationale urgente. La question brûlante demeure : comment stopper cette machine de guerre qui alimente depuis des mois le cycle infernal violence-déplacement-pauvreté ?
Dans une intervention remarquée, l'ancien président Joseph Kabila a fustigé vendredi la gestion gouvernementale du dossier. Son plan en douze points critique notamment « les dialogues contradictoires » avec le M23 à Doha, tout en criminalisant les initiatives locales de paix. Un discours qui résonne fortement dans un Est congolais en quête de solutions durables.
Les récentes annonces de retrait des troupes de la SAMIDRC par la SADC ajoutent une couche d'incertitude. Avec la progression du M23 sur l'axe Lushebere-Kishishe-Bambo, les Wazalendo parviendront-ils à contenir l'offensive sans soutien régional ? La réponse se joue heure par heure dans les collines fumantes du Rutshuru, où chaque mètre gagné se paie en vies civiles.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd