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Kabila accuse le pouvoir de perdre le monopole de la violence légitime en RDC

Six ans après son départ du pouvoir, Joseph Kabila a choisi le terrain de la sécurité nationale pour adresser une charge sans précédent au régime en place. Dans un discours à la rhétorique ciselée, l’ancien chef de l’État a dénoncé une « déliquescence systémique » des institutions militaires, accusant Kinshasa d’avoir « dilapidé le monopole de la violence légitime » au profit de milices tribales et de forces étrangères. Une critique en forme de réquisitoire qui frappe au cœur des contradictions sécuritaires de la RDC.

Le ton est donné dès l’accroche : « L’État a substitué à l’armée nationale des bandes de mercenaires et des forces négatives », assène l’ancien président. Cette métaphore guerrière résume sa thèse centrale : la régionalisation du conflit via le recours aux FDLR et autres groupes armés congolais comme supplétifs aurait ouvert la boîte de Pandore. Une stratégie qualifiée de « suicide géopolitique » par des observateurs, alors que les provinces de l’Est sombrent dans une violence multiforme.

Kabila pointe un paradoxe troublant : comment un gouvernement peut-il simultanément « vilipender sa propre armée » et prétendre pacifier le Kivu ? Les allégations de recrutements ethniques et de déchéance institutionnelle frappent par leur précision. « L’armée, bouclier de la nation, mérite mieux que des réformes bâclées et des purges sectaires », insiste-t-il, visant implicitement les arrestations ciblées d’officiers swahiliphones.

La charge prend une dimension régionale avec la remise en cause des accords de sécurité des Grands Lacs. En contournant le Pacte de stabilisation, le pouvoir actuel aurait « jeté aux orties vingt ans de diplomatie préventive ». Une critique qui résonne alors que le retrait controversé des troupes de la SADC relance les débats sur l’ingérence étrangère. « Faut-il y voir l’échec d’une gouvernance sécuritaire déléguée ? », s’interrogent des experts militaires.

Derrière les mots, se dessine un calcul politique : en campant en défenseur de l’armée nationale, Kabila positionne son camp comme rempart contre le chaos. Mais sa dénonciation du « chaos indescriptible » actuel soulève une question cruciale : cette sortie marque-t-elle un retour offensif sur la scène politique congolaise ? Les prochains jours diront si cette charge symbolise un simple règlement de comptes ou l’amorce d’une recomposition du paysage sécuritaire.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd

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Chloé Kasong
Chloé Kasong
Issue de Kinshasa, Chloé Kasong est une analyste rigoureuse des enjeux politiques et sociaux de la RDC. Spécialisée dans la couverture des élections, elle décortique pour vous l’actualité politique avec impartialité, tout en explorant les mouvements sociaux qui façonnent la société congolaise. Sa précision et son engagement font d'elle une voix incontournable sur les grandes questions sociétales.
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